[Déplacé depuis PJ - Nae][Jeu] Introduction :

Depuis son entrée aux services d'Abel, Aleroon Borges, dit Tohsaka, a rapidement acquis une petite réputation dans son service et auprès de ses supérieurs directs, laquelle lui a déjà permis de passer dans des services plus proches du commando que de l'armée régulière à laquelle l'académie militaire prépare habituellement. Ainsi, il a pu remplir des missions secrètes à Archange et aux alentours dont il n'avait certes pas tous les tenants et aboutissants, mais qui étaient clairement d'une importance capitale pour la survie de l'Empire.

En ce début de printemps, il a été envoyé pour la première fois vers un milieu qui promet de lui rappeler ses prouesses de jeunesses, et ce qui le fait se sentir si spécial: la forêt d'Avalbane. En effet, il a intégré une nouvelle escouade de "reconnaissance rapide en milieux sauvages", dirigée par un ex-membre du Troisième Ciel, Sotos Marcum, pour ce qu'il a appelé une "battue contre la montre, les gars !". Tout ce qu'on a dit à Tohsaka, c'est qu'il s'agit de trouver et neutraliser une cible seule, et qu'il n'y aura aucun doute sur l'identité de celle-ci, cette partie de la forêt étant quasiment impraticable et isolée de tout hameau. La recherche en elle-même sera séparée, mais il est "très fortement recommandé" de ne passer à l'action qu'en groupe, une fois l'individu repéré sans erreur possible.

Ainsi, en cette après-midi de premier avril, l'escouade se met en branle depuis Sura, se dispersant pour balayer la direction globale sud-sud-ouest dès la nuit tombée. La visibilité, pour le meilleur ou le pire, sera très bonne grâce à la pleine lune. Tohsaka se retrouve donc seul, à l'orée de cette immense forêt vierge...

Enfin la mutation que j'attendais! Après plusieurs années passées entre les murs de la cité d'Archange, retrouver le grand air et les grands espaces me réchauffent le cœur.
Intégré l'escouade de Sotos Marcum est un véritable honneur. Même si certains de mes camarades ont ris en découvrant le personnage, il m'inspire déjà le respect.

"Reconnaissance rapide en milieux sauvages", j'ai sourit quand j'ai appris la nouvelle. J'aurais pu fanfaronner au vu de mon passé, mais je sais que d'autres éléments de l'escouade sont très forts et sortent d'écoles très prestigieuses. Nous sommes tous là pour nos talents et beaucoup comme moi veulent déjà impressionner la hiérarchie. Il faudra aussi compter sur la "Petite sentinelle"! Machinalement je me frotte les avants bras recouverts de bandelettes de tissu. Comme disait mon père, "il faut toujours garder un atout dans sa manche". Je connais leur pouvoir mais tant que je ne m'en servirais pas je garderais un avantage.

L'heure du départ a sonné.
Me voilà face à la forêt d'Avalbane. Mes sens commencent à frémir d'impatience. Les bras levés et les jambes écartées, je respire à plein poumon l'air pur qui s'en dégage. Mon regard embrasse la végétation luxuriante, à la recherche de signes de vie. Cette forêt me rappelle celle de mon enfance. Les conseils des chasseurs resurgissent un à un.

Le cœur ardent et la démarche gracieuse, je m'enfonce dans les bois à la recherche de mon objectif.
[Discrétion+Vigilance]

Tohsaka entre donc dans la forêt, qui ne présente certes pas les mêmes caractéristiques que celles de son enfance, mais en impose aussi à sa manière. Les sous-bois sont plus denses, les écorces et senteurs de terre plus fortes, les animaux plus furtifs même si de rares oiseaux de nuits troublent la quiétude du lieu...
Malgré la nuit de pleine lune, les feuillages hauts et très denses ne laissent passer que très peu de luminosité, et Tohsaka se surprend à glisser plus d'une fois sur les grosses racines affleurantes qui tapissent presque entièrement le sol, sous la couche de feuilles mortes qui les camouflent encore davantage. La progression est lente et difficile. Au bout de deux heures à marcher en prenant des précautions de discrétion qui semblent de plus en plus inutiles, sans le moindre signe de vie, enfin, un mouvement. Quelque chose à une dizaine de mètres devant dans l'obscurité, dont les petites foulées crissent sur le tapis en décomposition.

Enfin une piste!
Hors de question pour moi de dévoiler ma présence. Mais tapis dans l'ombre j'essaie d'entre apercevoir une silhouette à la faveur des rayons de la Lune. Instinctivement mes muscles se bandent près à exploser à la moindre alerte.
[Discrétion+Observation]

Calme toi il est trop tôt. Rappelle toi le conseil des chasseurs.
Je tente de calmer mon cœur qui bat déjà la chamade. Je dois être patient et attendre le moment opportun pour agir.

En étant très précautionneux pour ne surtout pas être surpris, tu constates vite que la silhouette se déplace assez rapidement, et ne fais que croiser la direction dans la quelle tu te dirigeais. Un semblant de rayon de lune te conforte dans ton intuition, il s'agit bien d'une entité se déplaçant debout en trottinant apparemment sans mal malgré les reliefs du sous-bois. Du peu que tu aperçois, ça pourrait faire entre un mètre et un mètre cinquante, et a une ligne assez floue, sans doute due à des vêtements amples. Cependant il va falloir choisir immédiatement entre la course ou les précautions si tu ne veux pas perdre le contact.

La chance semble sourire aux audacieux. Malgré le fait que je n'arrive pas à identifier clairement la nature de ma proie, mes précédentes missions m'ont suffisamment endurcit pour ne pas lâcher l'affaire.

L'aisance avec laquelle elle se meut me surprends mais décidé à ne pas la perdre j'accélère le pas quitte à me faire repérer. Après tout même si elle à l'avantage du terrain ma condition physique et mon allonge devraient faire la différence.

[Discrétion+Athlétisme]

Quand tu forces le pas pour la traque, tu entends devant toi un petit cri aigu, comme un jappement. Le coureur ne ralentit pas du tout, et a même un léger regain de vitesse. Tu arrives à peu près à tenir la distance, mais il gagne du terrain au fur et à mesure, en passant comme si de rien n'était sur des terrains plein de racines ou buissons invisibles qui te font ralentir. Par contre, sa respiration devient de plus en plus bruyante alors que tu es encore loin de fatiguer.
Au détour d'un gros chêne, alors qu'il a l'air de tout donner pour forcer encore un peu son avance, il disparaît d'un coup, et tu entends plus loin une sorte de claquement sec, puis plus rien. Tu te prends le pied dans quelque chose et tombe à quatre pattes, stoppé net. Le temps que tu te reprennes, tu constates que c'est le silence total dans la forêt. Plus un bruissement dans les feuilles, pas de grillon ni d'oiseau de nuit. Et une étrange odeur, comme sucrée, te titille les narines.

Le temps d'une respiration je suis emporté par le doux parfum qui se répands dans l'air. A quatre pattes je tente de reprendre mes esprits.
Que s'est il passé? Est ce ma proie qui tente de m'échapper? Non impossible je l'ai vu haletante. Elle est forcément près d'ici...

J'essaie de me souvenir l'endroit ou je l'ai vu disparaitre. Puis a pas de loup je contourne le chêne espérant enfin découvrir ce après quoi je cours.
[Discrétion]

Caché par le tronc massif du chêne, se cachait une trouée entre les arbres dont tu suis la bordure dans un silence complet. Il donne sur une sorte de clairière très enclavée, apparemment seulement accessible par ce chemin. La lumière lunaire, plus libre de se répandre ici, te laisse voir au fond de celle-ci la silhouette de ruines en pierres grossières, très écroulées et pleines de petits buissons qui portent des baies rondes et d'un rouge vif, seules tâches colorées sous ce ciel nocturne.

Je contemple avec stupeur et surprise la clairière qui se dessine devant moi. J'avance prudemment en direction des ruines. Je ne peux m'empêcher de repenser aux événements qui se sont déroulés quelques années auparavant. Une nouvelle fois ma curiosité l'emporte sur les consignes de sécurités.

J'entre dans les ruines...

Tu approches des ruines doucement, remarque qu'apparemment il y a eu des bas-reliefs sur beaucoup des grosses pierres entassées, mais qui sont désormais illisibles. En cherchant une entrée, tu contournes les restes de l'édifice par la droite en faisant attention aux plantes qui envahissent les lieux et dont les feuilles piquent les jambes au passage, et découvre les restes sur quelques mètres d'une chaussée de grandes dalles hexagonales, sur certaines desquelles sont encore visibles des motifs de croissants de lunes effilés. Et au bout de ce morceau de route antique s'enfonçant d'un ou deux mètres dans l'amoncellement minéral et végétal, la silhouette d'une porte, ou au moins d'un panneau qui semble être de bois, découpée par une lumière chaude qui s'infiltre aux entournures de celui-ci. L'odeur sucrée, en approchant ,s'est mêlée de nuances alcoolisées.

Je reste sur mes gardes. Plus jeune, les chasseurs m'ont appris à me méfier des splendeurs de la Nature. Certaines espèces camouflent leur appétit carnassier derrière de splendides atours.

Malgré ces précautions je m'aventure dans les ruines. Fasciné par le décor et la lumière qui se dégage de la porte, je me rapproche en longeant l'extérieur de la chaussée. Arrivé devant la porte j'approche mon oreille pour écouter les bruits qui pourraient s'échapper de l'intérieur.
[Observation]

Rien n'a l'air de bouger ou réagir à ton approche prudente, et quand tu tends l'oreille avec attention, tu arrives à percevoir, bien que lointaines et étouffées, des voix qui semblent celles d'une conversation animée, entrecoupée de rires, de bruits de pas et de silences. Apparemment il y a plusieurs voix qui se répondent, aucune n'ayant l'air assez grave pour appartenir à un homme mature, mais il reste difficile de savoir s'il s'agit de femmes ou de jeunes personnes.

Je suis surpris par ce que j'entends.
Cet endroit est habité? Mais qui peut bien vivre dans un endroit pareil? Quel est leur lien avec la personne que je recherche? En tout cas j'ai du mal à imaginer qu'il y ait un danger... Je peux peut être leur demander de l'aide.

Je me ressaisis. Devant cette porte j'essaie de reprendre une contenance. Puis je toque énergiquement sur le bois.
"- Il y a quelqu'un?"

A peine as-tu frappé que la porte s'ouvre en grand vers l'intérieur, derrière laquelle se tient une jeune adolescente au sourire accueillant, les cheveux blonds remontés en deux petits chignons, et une robe rose pâle dont la coupe et les dentelles blanches te rappellent celles des domestiques de l'ambassade de ton père. Derrière elle tu aperçois une pièce vide, sinon une grosse lanterne au plafond d'où semble provenir le chaud et puissant éclairage que tu avais perçu de l'extérieur. Elle semble peu profonde mais assez longue, et a un sol et un plafond de lattes de bois vernis peu communs pour une ruine, et le mur du fond parallèle à la façade que tu as vu de l'extérieur est apparemment fait d'une sorte de papier tendu sur un quadrillage de bois. Les trois autres murs sont bel et bien en vieilles pierres, mais bien mieux alignées que ne laisse présager l'état général extérieur des ruines.

"Bonsoir monsieur, vous tombez bien, entrez, entrez, je vous en prie, il doit faire frais dehors, et en plus ça a déjà commencé !" dit-elle, s'inclinant et t'invitant à entrer très poliment.

Un mélange de surprise et d'incompréhension s'affiche sur mon visage. Ma main gauche vient gratter le haut de ma tête d'un air perplexe. Cependant, je réponds à l'invitation de la jeune fille d'un grand sourire.

A mesure que je pénètre dans la pièce mon regard ne cesse de naviguer dans le décor à la recherche d'un repaire ou d'un indice pouvant m'aider à comprendre où je suis.

Je décide de rompre le silence et je m'adresse à la jeune fille.
"- Charmante maison. Qui dois je complimenter pour la décoration de l'endroit?"

Dès que tu es entré dans la pièce, la porte se referme seule dans un grincement, suivi d'un clic métallique. Il ne semble y avoir aucune porte ni fenêtre, ni décorations ni inscriptions visibles nulle part. La jeune fille rougit, et dit dans un sourire timide:
"Vous... vous aimez ? Ca n'est pas à moi qu'il faut le dire, mais à Madame, qui attend justement les derniers convives de sa fête de ce soir. Avant d'y aller, peut-être que vous voudriez vous débarrasser de votre paquetage ? Ca peut vous gêner d'être chargé... enfin, je pense..."

Le clic de la porte me fait sursauter.
Mais qu'est ce qui m'arrive? Ou suis je tombé?!
A priori rien dans ma formation militaire ne m'avait préparé à pareil évènement.

Je tente de garder mon calme et j'essaie tant bien que mal de cacher mon anxiété. Les paroles quelque peu déplacées de la demoiselle me redonne quelques forces. Je l'attrape par les épaules pour la regarder bien en face.
"- Mademoiselle expliquez moi ce qui se passe! Dites moi qui est votre Maitresse! Il est hors de question pour moi de vous suivre. Je suis en m..."
Mon instinct me garde d'en dire plus.

"Pour ce qui est de mes affaires, laissez, je vais m'en charger. Aller plutôt prévenir votre Maitresse de .... ma présence."

La jeune fille, dans un sourire soulagé, te dit: "Bien sûr bien sûr, comme vous voudrez, elle est juste là, je vous ouvre!", puis elle attrape un des cadres de bois du mur du fond, et le tire pour le faire coulisser sur le côté, vers elle.

Par la porte ainsi créée, s'offre à ta vue une sorte de jardin intérieur éclairé par la pleine lune, dont un côté est occupé par une petite mare bordée de cailloux et de bambous, et l'autre par trois tables de bois verni entourées de bancs. Autour de tout ça, le bâtiment forme un hexagone, et sur chaque face on retrouve le même type de murs de papier sur quadrillage de bois, surplombés d'une avancée du toit de tuiles rouges et profitant d'une avancée du parquet à l'extérieur, comme un trottoir ou un chemin de ronde couvert.

Les tables sont encombrées de plats fumants bien entamés, d'un gros gâteau aux fraises orné d'une bougie dont il manque quelques parts, et de nombreuses bouteilles de céramiques dont certaines sont déjà couchées, probablement vides. Un espace vient apparemment d'être dégagé sur celle du milieu pour une gros pot de céramique blanche à motifs de poissons rouges stylisés, et une planche de bois sur laquelle sont disposés des sortes de petits gâteaux noirs cylindriques, et une grosse plume noire.

Entre la mare et les tables, un grand divan en fer forgé, tendu de velours rouge rebondi, et une table basse de bois laqué noire sur laquelle sont disposés plusieurs petites coupelles de verre, petites assiettes, baguettes et bouteilles, la plupart vides.
Sur le divan, une belle femme est langoureusement allongée sur la côté, appuyée sur l'accoudoir et une coupelle à la main qui semble levée en un salut vers le ciel. Elle porte une longue robe fendue violette à motifs de papillons noirs qui laisse voir ses jambes démesurément longues, et aux pieds nus. Ses très longs cheveux noirs et raides serpentent sur le divan et son corps, touchant presque le sol.
Courbé auprès de la table basse à s'affairer avec les bouteilles, un grand et mince jeune homme en uniforme noir serré à boutons d'or, ses cheveux courts et peu coiffés aussi noirs que ceux de la femme, et une paire de petites lunettes aux verres oblongs portée bas sur le nez.

Quand tu entres, tu remarques qu'au même moment, sur les cinq autres murs de l'hexagone, coulissent des portes semblables à celle que tu viens de franchir, révélant à chaque fois un individu, seul comme toi.

Je m'apprête à en découdre avec la personne qui me retient dans ces lieux lorsque... Le temps semble se figer autour de moi. Mon pas s'arrête quelques centimètres plus loin.
Quel est cet endroit? Que signifie tout cela?

Mon regard se balade dans ce petit jardin intérieur. Il se pose d'abord sur les tables puis je m'attarde sur les deux personnes présentes autour du divan. Je plisse les yeux comme pour percer à jour leurs mystères.

J'aperçois enfin les personnes sortant de derrière les panneaux. A leur tour, je les dévisage, sans gêne.