[Déplacé depuis La Campagne] [Aventure] Où est le Docteur?

Je trottine vers la monture, toujours attentif aux alentours, et si elle ne s'enfuit pas à mon approche j'attrape ses rênes puis regarde aux alentours :

"Ah, te voilà toi ! Et ta maîtresse, elle est partie où ? Pas aussi attrapée j'espère, ça commencerait à faire beaucoup !"

Le grand cheval semble attendre le masque, il baisse la tête, frappe du pied puis se tient immobile. Il détourne pourtant la tête lorsque l'homme tente de prendre les rênes, prenant ombrage qu'on veuille le maîtriser.

La ville semble s'être entièrement vidée dans la grande rue. Il n'y a personne dans cette allée résidentielle plutôt proprette.

Poings sur les hanches, tête un peu arrière, je ris un coup puis me mets en route sans me presser dans la rue d'où l'animal est venu, lui parlant sans attendre spécialement de réaction:

"Ahahah ! Telle mère telle fille, indomptables comme des tigresses malgré les apparences. M'aideras-tu néanmoins à la retrouver ?"

Le grand cheval fait mine de retourner dans l'allée si bien que, quelques instants plus tard, le masque peut voir la jeune fille qui sort par une porte secondaire d'un des bâtiments.

Celui qu'elle poursuivait n'est nulle part.

Complétement essouflée, je m'adosse au mur et reprend mon souffle, une main posée sur ma blessure et attendant mon cheval.

Avec un grand sourire, je réponds au malfrat :

"Vous avez tout compris, mon cher ! Présentez-vous, je suis toute ouïe"

Au petit trot, et une main en l'air pour faire signe, je me rapproche de la jeune fille:

"Ah, vous voilà ! Je vous rapporte votre canasson... Vous avez eu votre malandrin dans cette maison, ou bien vous a-t'il semé ?"

Dans la pension:

On est mal parti là. Il soupire. Après ton joli discours, on voit bien qui a le plus besoin d'aide ici. Allez, je suis gentil, on recommence.

Avec un sourire qui se voudrait engageant.

Dans la rue, le calme semble revenu. Le petit groupe, autour du "canasson" est à présent bien seul.

"pff... ils m'ont... chff chff... échappés... pff... vous allez bien?...chfff..."

J'ai l'air surpris.

"Écoutez, je ne comprends vraiment pas ce besoin puéril de jouer les durs. D'autant plus que la situation est très clairement en votre défaveur et que j'ai essayé de me montrer compréhensif et d'arrondir les angles.

Tu veux savoir qui je suis ? Question futile, puisque l'embuscade montée avec tes camarades prouve que vous étiez bien renseignés.

Bref, je vais te laisser réfléchir quelques minutes à ta position, où tu es, ce que tu risques... ça ne peut pas te faire de mal et ça fluidifiera sans doute la discussion."

Sur ce, je me détourne de ce triste sire et pars jeter un coup d’œil au vaisselier en griffonnant dans mon carnet, fredonnant gaiement un vieil air du Remo. Après avoir vérifié que ses liens sont bien serrés, bien sûr.

Le mécréant ne répond rien.

Jusqu'au vaisselier, quelques meubles, quelques objets sont déplacés. Par contre, une demi-soupière attend le peintre devant la porte du réduit. A l'intérieur, plusieurs piles d'assiettes sont brisées. comme quelques tasses et un petit poivrier de porcelaine.

La main en visière, je scrute les alentours:

"Moui moui je vais bien, mais il serait malvenu qu'ils parviennent à appeler des renforts... J'ai laissé notre ami artiste avec ma prise qui pourrait nous donner des renseignements, mais tant que l'on est pas sûr qu'ils soient déjà hors de protée, ça m'embête de ne pas essayer de leur courir après."

Je fais donc quelques pas dans la demeure dont est sorti la demoiselle, à la recherche d'un bruit, d'une odeur, d'une porte de derrière ou de cave encore grinçante... Et si je ne trouve rien et que la jeune fille ne m'arrête pas, je poursuivrais mon chemin dans la rue.

Le rez de chaussé est un petit couloir qui donne sur les escalier et sur les portes de quatre familles, sans doute. Une autre porte, de l'autre côté, débouche sur la rue principale. L'escalier monte vers les étages et descend vers les caves.

Une plante décore ce hall silencieux, ainsi qu'une fresque naïve représentant une scène de moisson et un saint dans le ciel.

Rien n'indique la présence d'un être vivant dans ces lieux, à part a respiration de la jeune fille et les mouvements souples de son cheval.

Revenant de mon coup d'oeil, je chuchote à l'oreille de l'essouflée, les deux mains pour diriger le son:

"Nous manquons de lumière pour une exploration pour le moment, mais si j'étais le fuyard je serais allé me cacher à la cave. Quand vous serez remise, faites mine de quitter vraiment les lieux et attendez quelques instants dans l'axe de la porte en scrutant l'intérieur, si votre monture s'éloigne ça n'en sera que plus efficace... au cas où. Sur ce, j'y vais."

Je me mets donc en route sans discrétion. Si j'arrive à discerner de la rue qui passe devant la maison ou de celle de derrière laquelle va le plus droit vers le Guet je prends l'autre, sinon je prends celle de derrière.

Avant que le masque ne s'éloigne et en prenant le lampion accroché à a monture:

"Ou nous pourrions aller le chercher directement dans la cave s'il y est réellement."

Je m'arrête en plein élan, et sans bouger le haut de mon corps, pivote sur mon pied droit vers l'ingénieuse damoiselle :

"Ah ben oui hein, si vous vous sentez d'attaque et que, euh... votre animal n'a pas peur du noir. Dans ce cas, en avant toute !"

Et je me mets en route vers l'escalier de la cave d'un pas un peu trop fier...

J'allume le lampion et je suis Korail.

Les escaliers descendent rapidement et débouchent sur un plancher de terre battue et des murs de peierre grossiers, légèrement suintants. Un couloir percé de portes s'étend devant vous et une parois de bois semble couper en deux le couloir légèrement vouté. Comme les murs, la paroi est percée d'une porte.

Couvrant les arrières de Korail, je lève le lampion de ma main droite afin de mieux éclairer le couloir.

Je cherche par où aurait pu passer le fugitif s'il est bien là.

Le bruit emballé de son coeur, les coups sur ses tempes et le souffle irrégulier de la jeune fille l'empêchent de jeter plus qu'un coup d'oeil incertain.

La porte de la paroi de bois qui forme le fond provisoire de la pièce est fermée par une lourde chaine.

En avançant prudemment dans la lumière vacillante du lampion, je tente nonchalamment d'ouvrir les portes du mur de gauche sur mon trajet vers celle de la paroi de bois, à laquelle je ferais subir le même traitement si rien ne retient mon attention entre-temps.

La première porte, une vieille planche de bois bruni, est fermée. La seconde s'entrouvre légèrement avec un grincement léger. Ensuite, il y a la paroi de bois.

Avec un petit "Pssst" pour attirer l'attention et la lumière de ma collègue, j'ouvre davantage cette deuxième porte et jette un œil à l'intérieur.

Je m'approche de Korail et essaie de l'éclairer le mieux possible.