[Déplacé depuis PJ - Skars][Jeu] Introduction :

Comme tous les meilleurs bardes liliums et aspirants talentueux, Jarlath se rendit à la forêt de Glenda pour fêter l'équinoxe de printemps, et contribuer aux parties musicales des célébrations. Comme chaque année, si la plupart des plus vieux prêtres repartaient peu après les offices, les jeunes participants ont pour tradition de rester plus longtemps au coeur de la forêt sacrée, pour avoir tout le temps nécessaire de créer des liens, faire le plein de l'énergie si particulière du bois, s'échanger leurs meilleurs contes, et ce jusqu'à la pleine lune suivante.

C'est donc en ce début de nuit claire de premier avril que la plupart des retardataires finissent de ranger leurs affaires pour être déjà prêts à repartir au matin, sans se soucier de quoi que ce soit pour leur dernière nuit d'hommage aux esprits ancestraux. Ainsi, Jarlath ramassa ses affaires pour les laisser dans la caravane qui faisait le ramassage au début, et la redispersion des jeunes liliums à la fin de l'équinoxe, pour ne revenir avec les autres qu'avec son luth et sa voix. Mais en chemin, il se rendit compte que la forêt s'était tue tandis qu'il marchait. Plus un oiseau de nuit, plus un homme ne faisait le moindre bruit, même lointain ou étouffé.

A la lumière de la lune argentée, il se rendit compte que le chemin pourtant habituellement bien tracé par les allées et venues à cette époque était introuvable. Observant cela, un autre détail étrange le frappa: une fine colonne de fumée montait au-dessus des frondaisons, plus loin au nord-est, direction qui n'était ni celle du camp ni celle de la caravane...

Afin d'en savoir plus sur la position de la colonne de fumée, je grimpe à l'arbre le plus haut à proximité [Jet d'escalade + Jet d'observation]

Tu mets un certain temps à te hisser en haut de l'arbre, chargé comme tu l'es, et le silence total n'est pas pour te mettre à l'aise pendant tout ce temps. Arrivé à hauteur suffisante et à peu près sécuritaire, tu vois à la forte lumière lunaire que la fumée est une fine colonne très isolée, une centaine de mètres plus loin. La hauteur des arbres qui l'entourent ne te permettent cependant pas de bien voir quelle en est la source.

Je redescend de l'arbre et me dirige prudemment vers la source présumée de la fumée.

Au fur et à mesure que tu approches, les arbres restent très hauts mais s'espacent, et tu aperçois clairement une assez grande clairière, dont l'herbe est parsemée de petites fleurs blanches qui font écho aux étoiles. Au milieu de celle-ci, un vaste saule dont les branches, bien plus basses que la cime des arbres alentours mais très longues, portent d'immenses rideaux de feuilles qui tombent jusqu'au sol.
De l'orée de la clairière il est impossible de voir ce qui se trouve sous ses frondaisons, mais il semble que le filet de fumée provienne de quelque chose à l'intérieur. De plus, dans le silence toujours absolu, une odeur étrange et plutôt douce commence à se faire sentir.

Je continue mon chemin jusqu'aux branches du saule, écarte celles qui sont devant moi et passe sous la fondaison de l'arbre.

En faisant ton deuxième pas derrière les lourds rideaux végétaux qui, en se refermant derrière toi, te laissent dans un noir presque complet, tu es surpris par une sensation froide et humide autour de ton pied, comme si tu venais de marcher dans une flaque. La seule chose que tu vois c'est un tout petit peu de feuilles de saules comme celles que tu viens de pousser, devant toi et légèrement à gauches, comme si quelque chose les éclairait faiblement. L'odeur, quant à elle, a augmenté d'intensité d'un coup dans l'enceinte du feuillage du grand arbre, en prenant une petite note comme alcoolisée qui n'était pas à l'extérieur. Enfin, il te semble entendre des bruits étouffés, comme des voix très lointaines, devant toi, dans l'obscurité.

j'avance lentement, pas après pas, en direction des voix en essayant d'être attentif au moindre bruit.

Les seuls bruits à part la rumeur des voix sont ceux de tes pas qui plongent à chaque fois dans ces flaques, ou peut-être n'est qu'une grande mare, impossible de le savoir. Quatre pas plus tard tu perds de vue les quelques feuilles éclairées, et encore trois pas plus tard, tu heurtes ce qui semble être l'énorme tronc du saule.

Je fait le tour du tronc par la droite.

C'est pas évident. Tu n'y vois vraiment rien, ton chapeau te prévient heureusement des branches basses avant que tu te les prennes directement, mais côté pieds ça glisse pas mal, entre l'eau, les algues et les grosses racines. Tu t'y prends précautionneusement donc ça te prend un certain temps, surtout que le tronc a vraiment l'air énorme, certainement plusieurs mètres de diamètre, mais tu arrives enfin à revoir les quelques feuilles éclairées. En réalité, la lumière est projetée depuis l'intérieur d'une série de fentes dans le tronc en formes de croissants de lunes effilés. L'odeur autant que les sons semblent venir de loin sous l'écorce.

Je jete un coup d'oeil à l'interieur du tronc par les fentes en forme de croissants de lune.

A l'intérieur semble se trouver une pièce, peu profonde mais assez longue, avec un sol et un plafond de lattes de bois vernis, et le mur du fond parallèle à l'écorce de laquelle tu épies est apparemment fait d'une sorte de papier tendu sur un quadrillage de bois. Tu entends un peu plus précisément les voix qui semblent celles d'une conversation animée entrecoupée de rires, de bruits de pas et de silences. Apparemment il y a plusieurs voix qui se répondent, aucune n'ayant l'air d'appartenir à un homme mature, mais il reste difficile de savoir s'il s'agit de femmes ou de jeunes personnes.

Je cherche une porte ou une ouverture permettant de rentrer à l'intérieur à proximité immédiate. Si je ne trouve rien je continue à longer le tronc jusqu'à trouver une entrée.

A force de tâtonner autour des ouvertures, ta main heurte une petite excroissance du bois qui ressemble à une poignée. Quand tu essayes de la tourner, tout un pan de l'écorce s'ouvre en grand vers l'intérieur de la pièce, te laissant voir une jolie jeune femme qui arbore un sourire à la fois satisfait et amusé, comme son regard d'ailleurs, coiffée de deux longues couettes brunes et bouclées, et qui porte une robe bleue marine ornée de dentelles blanches.
Derrière elle tu aperçois la pièce, vide sinon une grosse lanterne au plafond d'où semble provenir le chaud et puissant éclairage que tu avais perçu de l'extérieur.
"Héhé, bonsoir monsieur, vous arrivez juste à temps ! Entrez donc vite, il doit pas faire bien chaud pour vous là-dehors..." fait-elle dans un ailish parfait avec une pointe sarcastique dans la voix, souriant toujours de toutes ses dents.

J'entre et referme la porte derrière moi.

"Bonsoir gente dame, je vous prie d'accepter mes excuses pour être entré dans votre demeure sans m'annoncer. Est-ce que ce serai trop vous demander de m'indiquer où nous nous trouvons car bien je connaisse la forêt, cet endroit m'était encore inconnu ?"

La jeune femme semble un peu surprise du ton que tu prends, lève un sourcil curieux:
"Eh bien eh bien, vous devriez plutôt vous excusez, bien que je ne pense pas que ce soit nécessaire, auprès de la Dame dont c'est la maison plutôt qu'à moi. Elle sera sans doute ravie de répondre à toutes ces questions autour d'une part de gâteau, et surtout d'un verre plein! Mais avant que vous entriez, il vaudrait mieux que je vous débarrasse de tout ce paquetage qui ne vous servira sûrement pas autour d'une table. Comme je dis toujours, moins on est encombré, plus on est libre !", finit-elle avec un clin d'oeil qui se veut complice.

"Bien entendue, faites ! Je vous demanderai juste de prendre le plus grand son de mon luth. Au fait je me présente : Jarlath, barde, pour vous servir !"

Je donne mon paquetage a la jeune femme femme.

"Pourriez-vous me conduire la propriétaire de ces lieux ou m'en indiquer le chemin s'il vous plait ?"

La jeune femme, dans un sourire satisfait, te dit: "Bien sûr bien sûr, comme vous voudrez, elle est juste là, je vous ouvre!", puis elle prends ce que tu lui tends d'un bras, et de l'autre attrape un des cadres de bois du mur du fond, et le tire pour le faire coulisser sur le côté, vers elle.

Par la porte ainsi créée, s'offre à ta vue une sorte de jardin intérieur éclairé par la pleine lune, dont un côté est occupé par une petite mare bordée de cailloux et de bambous, et l'autre par trois tables de bois verni entourées de bancs. Autour de tout ça, le bâtiment forme un hexagone, et sur chaque face on retrouve le même type de murs de papier sur quadrillage de bois, surplombés d'une avancée du toit de tuiles rouges et profitant d'une avancée du parquet à l'extérieur, comme un trottoir ou un chemin de ronde couvert.

Les tables sont encombrées de plats fumants bien entamés, d'un gros gâteau aux fraises orné d'une bougie dont il manque quelques parts, et de nombreuses bouteilles de céramiques dont certaines sont déjà couchées, probablement vides. Un espace vient apparemment d'être dégagé sur celle du milieu pour une gros pot de céramique blanche à motifs de poissons rouges stylisés, et une planche de bois sur laquelle sont disposés des sortes de petits gâteaux noirs cylindriques, et une grosse plume noire.

Entre la mare et les tables, un grand divan en fer forgé, tendu de velours rouge rebondi, et une table basse de bois laqué noire sur laquelle sont disposés plusieurs petites coupelles de verre, petites assiettes, baguettes et bouteilles, la plupart vides.
Sur le divan, une belle femme est langoureusement allongée sur la côté, appuyée sur l'accoudoir et une coupelle à la main qui semble levée en un salut vers le ciel. Elle porte une longue robe fendue violette à motifs de papillons noirs qui laisse voir ses jambes démesurément longues, et aux pieds nus. Ses très longs cheveux noirs et raides serpentent sur le divan et son corps, touchant presque le sol.
Courbé auprès de la table basse à s'affairer avec les bouteilles, un grand et mince jeune homme en uniforme noir serré à boutons d'or, ses cheveux courts et peu coiffés aussi noirs que ceux de la femme, et une paire de petites lunettes aux verres oblongs portée bas sur le nez.

Quand tu entres, tu remarques qu'au même moment, sur les cinq autres murs de l'hexagone, coulissent des portes semblables à celle que tu viens de franchir, révélant à chaque fois un individu, seul comme toi.