[Déplacé depuis La Campagne] [Aventure] Un autre chemin?

Se penchant légèrement en avant avec la main en visière, Korail commence à marcher:
"A en croire ce qui dépasse, ça a l'air d'être un peu plus par la droite que l'inverse, donc bon, essayons!"

"Je vous fait confiance" répond Khôril en se mettant en marche à la suite de Korail.

L'heure avance tranquillement. Vous remontez une rue déserte qui débouche sur une allée à peine plus large et tout autant vide, à part peut être un chien qui renifle fébrilement l'entrée d'une ruelle assez sombre.

Ici encore, les rubans, les draps et les décorations rouges et noires dominent le paysage, de petits ex-voto semblent répartis dans toute la rue.

Lorsqu'on remonte vers la cathédrale, les maisons deviennent de plus en plus imposantes, on trouve encore quelques habitations collectives sur le vieux modèle impérial en insula, mais les demeures bourgeoises font très vite leur apparition.

Vous vous retrouvez donc sur une rue assez large pour croiser des charrettes. Un peu sur la gauche de la cathédrale, elle est lourdement décorée et l'or des ex-voto pique partout le noir et le rouge. On distingue la place de la cathédrale, vide pour l'instant.

Soudain, une heure doit être passée depuis midi, les cloches de la cathédrale se mettent à sonner à toute volée. Dès cet instant, la rue commence doucement à se remplir de gens, ici ce sont de valets qui continuent de décorer la rue, là un tilbury sortant d'une cour. La ville reste calme, les habitants n'élevant pas la voix. Elle s'anime pourtant.

La place de la cathédrale, devant vous, commence à grouiller d'activité: les estrades presque achevées sont recouvertes de lourds tissus, des barrières sont mises en place pour séparer la foule et, de lieu en lieu, de grands piliers de bois sont dressés au dessus des maisons et des statues de bois y sont hissées avec respect.

Il semble qu'un petit groupe de notables dirige la manœuvre et se tient un peu à l'écart. Les ouvriers, ici aussi, sont étonnement silencieux.

Je regarde, en arrivant, si par hasard on ne serait pas au milieu d'une rue dont la foule est séparée pour laisser passer un genre de procession, mettant peut-être en scène les piliers à statues. D'ailleurs je me demande aussi s'il n'y en a que sur cette place ou un peu partout dans les rues alentour, dépassant des maisons. Et les estrades, je regarde si elles sont nombreuses, plutôt disposées pour servir de podiums à orateurs ou à y poser des trucs genre les statues, ou du banquet, peut-être...

La foule continue à remplir la rue, occupée à la décorer.
Les piliers, peints et ornés de guirlandes, sont trop imposants pour être déplacés.
On ne trouve pas leur équivalent dans la rue elle-même mais de petites statues occupent certaines fenêtres ou remplacent les habituelles qui sont à présent recouvertes de draps.
Les estrades sont diverses, une bonne partie semblent des gradins qui permettront certainement à un public choisi d'assister aux cérémonies. D'autres semblent des scènes ou du moins des podiums. Il y a deux gradins sur chaque côté de la place et tu aperçois au moins deux scènes depuis ton côté de la rue.

Partout, les gens s'activent pour finir les décorations. On amène aussi de larges billes de bois coupée en croix dans la longueur et dressées qui serviront sans doute à illuminer les rues.

Korail stoppe et se tient les mains sur les hanches.

"Mon bon Gabriel, quelque chose me dit que mon habit de fête risque de frustrer ces tristes gens. Et je ne tiens pas spécialement à passer la soirée et la nuit en lamentations de toute façon... j'en ai assez vu de ce dispendieux Sanctus, et vais m'en retourner trouver une auberge tant qu'il y a encore une chance d'y trouver un aubergiste. D'ailleurs, où logez-vous ? Et comptez-vous rester aux célébrations ?"

Près de vous, un des draps couvert d'ex-voto vous permet de mieux vous rendre compte de la forme de ces offrandes. Il s'agit de carrés ou de rectangle de tissus brodés de fils d'argents ou d'or et cousus sur les draps. Ils présentent des textes en latins, des prières, des remerciement ou de petites images saintes, des visages ou des saints en pieds.

Khoril paraît surpris.

"Assister aux célébrations ? Mais ben sûr, voyons ! Même les personnes les moins pratiquantes viennent aux offices de Sanctus ! Et n'ayez craintes pour vos habits, ils sont encore de mise... pour quelques jours seulement" finit-il avec un sourire

"Concernant le logement, j'ai pour habitude de descendre chez une veuve qui tient une pension près des remparts. Elle est certes un peu aigrie, mais la chambre est propre et bon marché."

Il s'arrête soudain, pris d'un fou rire irrépressible.

"Si vous voulez que je vous y mène, finit-il par réussir à prononcer, je crains... huhu... qu'il ne faille faire demi-tour."

Korail penche la tête sur le côté :

"Eh bien disons que certaines personnes ne désirent vraiment, vraiment pas s'accabler de maussades recueillements, une année n'étant pas forcément coutume."

Au fou rire de son interlocuteur, il a un petit mouvement de recul en ouvrant les mains sur les côtés, comme surpris, puis répond en essayant visiblement de ne pas trop attraper le fou rire communicatif :

"Soit elle est très aigrie et vous me tendez un beau piège, soit il y a un élément hilarant qui m'a échappé ! Toujours est-il que ça fait du bien d'entendre un tel rire, je suis bien aise d'être tombé sur le dernier joyeux drille de la cité. Mais si vous prévoyez de rester par ici pour la soirée, quelques indications en partant de ce grand axe devraient me suffire à trouver la pension dont vous parlez sans vous user les jambes en allers et retours inutiles."

En continuant sur la place, tu pourras rejoindre la rue principale qui rejoint la porte ouest de la ville. Sinon, tu peux revenir sur tes pas puis tourner à gauche, ce qui te permettrait de rejoindre cette même rue en évitant la place remplie de foule.

Pendant que Korail réfléchit au chemin à prendre, Gabriel sort un calepin et un fusain de la sacoche qu'il porte. Il se met à croquer rapidement la rue et les passants, jetant parfois un bref coup d'œil à son compagnon.
Lorsque le masque se décide, le peintre le suit de loin, s'arrêtant parfois pour jeter quelques traits sur le papier.

Korail en a un brin marre des ruelles tordues, alors zou, il fend la foule, une main en avant si nécessaire pour se frayer un chemin. Direction les remparts, en redemandant le chemin si nécessaire à Gabriel.

Tu prends donc par la place pour traverser la foule, espérant te retrouver rapidement près des remparts.
La place grouille de gens occupés. Elle reste pourtant impressionnante, avec son imposante cathédrale qui occupe le fond de l'espace, et les longues galeries qui la bordent. Sur la droite en regardant la cathédrale, une petite tour est surmontée d'un couple d'ange qui sonnent l'heure tandis que sur la gauche, on trouve une grande fontaine couverte de statues.

Quant au lieux saint lui-même, c'est un empilement de colonnes et de vitraux dans un style ancien, un peu grotesque et certainement gothique qui présentement croule sous les décorations.
La rue principale conduit droit à la porte ouest, en face de la cathédrale.
Entre les chariots, les étais portés par des travailleurs, les groupes de gens importants qui jugent les travaux en cours, les draps et les nettoyeurs, il te faut plusieurs minutes pour traverser la place.
La rue principale est elle aussi bruissante des préparatifs, bruissante car les gens préservent toujours un demi-silence recueilli.
On dresse à présent des croix à intervalles réguliers et le nettoyage de la rue a commencé.

Cependant, nombreux sont ceux qui s'activent encore à décorer les façades ou à coudre des ex-voto.

Murmurant pour moi-même "J'ai bien fait de me mettre en route, ils auraient essayé de me balayer avec la poussière de la rue...", je continue en faisant profil plutôt bas, histoire de ne pas être ralenti par des questions des "gens importants".

Tu es dans une rue bordée de hautes demeures de pierre, décorée luxueusement. Dans toute la rue, piliers portant statues et crucifix se succèdent tandis que les maisons sont lourdement pares de tissus précieux et chatoyants.
On s'y active par petits groupes, des jeunes filles cousent des ex-votos, des jeunes gens soulèvent les derniers crucifix, et la rue est nettoyée à grande eaux, mais chacun devant sa propriété, ou plutôt celle de la famille que ces jeunes personnes empressées doivent servir.

Plusieurs chariots de fournisseurs sans doute disparaissent dans les allées derrière certaines demeures où des banquets seront certainement tenus.
Une fois encore, entre les charrettes, les groupes occupés et les seaux d'eau, le chemin est malaisé et tu perds d'autant plus de temps que ton compagnon s'attarde.
Les rues secondaires sont tout autant remplies d'occupation mais on y voit moins de circulation.

J'essaye de faire attention à ne pas me tremper les souliers, et attends Gabriel quand il flâne, mais dans l'ensemble je ne me laisse pas distraire de trop.

Tu déambules donc dans la rue, laissant au peintre le temps de crayonner malgré l'impatience qui se sent dans ta démarche et ton attitude.

Pendant qu'il esquisse les traits d'un groupe de jeunes filles cousant une ligne d'ex-voto, tu vois deux agents du guet s'enfoncer dans une rue secondaire et s'approcher d'un petit attroupement, masqué cependant par deux chevaux tenus à la longe par une jeune fille. Le plus étonnant dans la scène est la différence entre les deux animaux: l'un est un cheval de trait un peu usé tandis que l'autre est un superbe coursier, sans doute une bête de prix.

Je tapote sur l'épaule de l'artiste et lui montre les chevaux:
"Tant qu'à griffoner, intéressez-vous à de l'exceptionnel. Si la belle bête était à un seigneur local, elle n'aurait rien à faire hors de son écurie sans être montée, et en compagnie d'un traîneur de chariot, je gage. Il doit donc y avoir des invités de marque pour ces célébrations... en auriez-vous entendu parler ?"

Je quitte l'ex-voto du regard et jette un coup d'œil dans la direction indiquée par Korail.

"En effet, voilà qui est des plus étrange. Je n'ai aucune idée de la présence ou non d'invités - quoiqu'il serait attendu de voir tous les notables des environs au cours des jours à venir - mais toujours est-il que ces chevaux sont bien étrangement appariés.

Si cela ne vous dérange pas, je vais aller voir d'un peu plus près ce qu'il en est" achève Khoril en se dirigeant vers l'attroupement.

[À quoi ressemble la jeune fille ? Une idée de sa classe sociale d'après sa tenue ?]

Vous êtes assez loin de la scène et quelques passants vous empêchent de tout voir, mais la jeune fille à la longue chevelure blonde porte une jupe blanche et un petit haut assez court. Elle a aussi une arme imposante et assez étrange à la ceinture. L'un des deux chevaux est certainement une bête de prix, un puissant étalon noir, sellé et qui transportes des fontes ainsi que, étrangement, un lampion. L'autre cheval est alezan clair, mais pour lui rendre justice on le dira marron car il fait pâle figure à côté de l'étalon.

La jeune fille semble s'adresser à l'étalon puis retire une couverture des paquets au dos l'alezan.

Pendant ce temps, la patrouille s'approche avec une nonchalance sans doute calculée des lieux de l'attroupement.

"Mais faites ! Je vais demander à cette jeune fille un peu lourdement équipée pour du personnel d'écurie à qui appartient ce noble destrier."

Trottinant donc un petit coup vers la demoiselle, je lui adresse la parole en agitant la main pour attirer son attention.

"Excusez-moi, mademoiselle ? Puis-je vous demander à qui appartient ce suuuuperbe animal ?"