[Déplacé depuis La Campagne] [Aventure]Le Guet

Avant de vous mettre en chemin, vous êtes rejoints par deux des gardes qui sortent de la ruelle avec des sacs flasques. Les autres se dispersent dans les rues.

Après quelques minutes de marche dans des rues qui grouillent encore d'activité en ce milieu d'après-midi, vous vous retrouvez à nouveau près de l'entrée de la ville. Sans hésitation, Opiter Peltrasius Ulfila se dirige vers la grande tour surplombant la place.

Il en fait le tour et se dirige vers l'arrière de la construction, où une grande porte sombre se découpe dans la façade de pierre. Un garde discret s'avance alors d'une guérite dissimulée.

Il fait un signe, puis salue. La porte s'ouvre sans un bruit.

En marchant, à Gabriel, même attitude:

"Oui oui cela m'a fait du bien oui, mais je préfère m'économiser. Je ne suis pas friand de rechutes !"

En arrivant vers la tour, me rapprochant pour chuchoter à Gabriel, quittant l'attitude convalescente pour une conspirative, la main devant le masque pour diriger le son:

"Moui, visiblement, des gens qui crèchent dans un donjon en passant par la petite porte doivent être des experts en hospitalité. J'espère qu'ils ne me proposeront pas d'y passer trop de temps !"

Je suis le capitaine d'un pas décidé, relativement curieux de ce qu'il a à me dire. Pensif, je ne décroche pas un mot du trajet.

En découvrant la discrétion des installations du guet, j'ai l'air un peu étonné.

Vous avancez vers l'arche, traversez la colonnade et passez la porte. Vous vous trouvez dans un vaste hall de pierre éclairé froidement par quelques lampyrydae. La colonnade extérieure est reproduite ici, dissimulant quelques bancs de pierre et les accès vers d'autres pièces que vous ne voyez pas. Un grand escalier aux marches basses et larges, c'est presque une rampe, occupe le mur du fond, montant vers les étages en décrochant vers la droite. Quelques hommes du guet, la plupart en armure, peu gardant leur casque ou leurs armes, vaquent dans la pièce.

Opiter Peltrasius Ulfila se retourne.

Laissez vos chevaux à Mamercus, si vous le voulez bien.

Mamercus est un jeune homme pâle, dont l'armure trop grande flotte presque autour du corps. Il s'approche depuis l'angle de la salle après un salut exubérant mais maladroit.

Je tends la bride à Mamercus en lui adressant un petit sourire accompagné d'une salutation polie. Puis j'observe la salle et les hommes du guet, un peu décontenancé.

Je caresse ma monture:"Je reviens vite mon bichon"

Je tend la bride au jeune homme à contre coeur: "Je tiens à vous prévenir qu'il a plutôt mauvais caractère avec les inconnues."

Après un petit rire presque étouffé, à la demoiselle :
"Espérons alors qu'ils vont vite apprendre à se connaître, sans quoi il risque de voler dans les airs comme il flotte dans son armure, le pauvre !"

A Mamercus, les bras croisés et légèrement penché en arrière pour mieux le toiser :
"Vous êtes une nouvelles recrue, je suppose ? Pour maintenir l'ordre, il va falloir penser à s'entraîner et gagner un peu de muscle ! En l'état, si j'étais un brigand vous ne m'impressionneriez guère, et un homme malhonnête qui se sent supérieur n'hésite pas à profiter d'une occasion de s'affirmer. Enfin, tant que vous vous occupez des chevaux des invités et restez loin des ruelles sombres et des radis, ça ne devrait pas trop vous poser de problème !"

Mamercus, un peu rouge, répond à la jeune fille que le cheval sera bien traité puis, décontenancé, se retire en bafouillant sous les assauts du masque.

Oui monsieur, bien monsieur, merci monsieur!"

Tenant les chevaux, il se dirige vers une annexe.

La pièce est fonctionnelle, on y voit plusieurs placards et panoplies qui permettent certainement au guet de s'équiper. Deux hommes au moins montent la garde près de la porte tandis que les autres sont occupés par des tâches que vous ignorez.

La lumière des lampes est froide mais, sur la rampe, des fenêtres hautes et fines laissent passer le jour.

Opiter Peltrasius Ulfila regarde la scène. Puis:

Docteur, vous et votre assistante, veuillez me suivre à présent. Votre ami peintre pourra nous servir et, si je ne sais pas pourquoi il vous accompagne, je pense que je ne peux pas laisser votre loquace compagnon dans cette pièce.

Opiter Peltrasius Ulfila vous conduit d'abord à un petit bureau sous la colonnade où se trouve un livre épais, une foule de papier et un vieil homme, certainement un garde proche de la retraite.

Commençons par signer le registre si vous le voulez bien.

Surpris par la dernière phrase d'Opiter, Khôril, qui juste-là suivait silencieusement ne peut s'empêcher de demander :

"Un registre ? Mais pourquoi donc ?"

Vous avez tout à fait raison jeune fille. Si vous vouez bien signer. dit-il en tendant une plume qu'il a prise sur le bureau à la jeune fille qui vient de parler.

Sur le registre, on trouve une colonne pour le nom puis une colonne pour le lieux d'origine, enfin une colonne noté lieu de résidence. On signe ensuite.

Une feuille est posée sur les entrées qui précèdent pour empêcher les lectures intempestives.

Je souris à Ulfila :

Kalhan n'est pas mon assistante. Je l'ai rencontré juste avant d'arriver en ville, elle a été assez aimable pour me proposer de l'aide quand mon chariot a été accidenté...

Je m'approche du registre et attend mon tour pour le compléter :

ROUSSEAU Camille - Chaville (Gabriel) - Chaville - Signature élaborée.

L'écriture est fine, arrondie et assez jolie, avec quelques fioritures. Et Camille est gaucher.

Je saisie la plume et au moment de noté mon nom j'ai comme une hésitation puis note:

ARCOS-HAMORI Kalhan - Hélénia -         - Signature simple.

Kalhan est également gauchère.

Levant un peu la tête en posant le menton sur un doigt levé, je déclare sans spécialement regarder Opiter :

"Mmmm, voilà une intéressante technique détournée pour collectionner les autographes de grands artistes ! Soit, j'apprécie la finesse du stratagème, j'y concèderais donc pour cette fois. Mais ça fait gâcher bien du papier de faire signer tous les autres, il suffisait pourtant de demander..."

Je fais faire quelques tours rapides à la plume entre mes doigts en finissant mon commentaire, puis me baisse sur le registre.

Korail, pour ce dévoué Opiter - Les meilleurs chapiteaux - Partout ! - Korail

Le geste est rapide, ce qui rend l'écriture élancée et penchée, pas spécialement appliquée.

(Je souris à la remarque de Korail)

"Merci" dis-je à la jeune fille quand elle me tend la plume.

En prenant la plume, j'hésite longuement, regardant d'un air indéchiffrable les lignes précédentes (pas seulement celles des trois autres, toute la page en général), comme si je pouvaient y lire les mots cachés sous la feuille de papier. Quand je me décide à écrire, ma main couche d'un trait ces quelques mots :

Khôril Mylos - Remo - Chez la veuve Grech, rue de la Tournelle- Gabriel

L'écriture est simple, légèrement italique, sauf la signature, encombrée d'arcs et de volutes.

Je rends finalement la plume à Opiter en lui disant :

Voilà, je vous laisse terminer... Et si vous souhaitez admirer ma signature plus en détail, n'hésitez pas à me commander un tableau !

Opiter Peltrasius Ulfila ne semble pas relever les commentaires. Il s'intéresse par contre au paroles du docteur.

Un chariot dites-vous. Sur quelle route étiez-vous?

En disant ceci, il saisit un trousseau de clé dans un placard derrière le bureau et se retourne vers vous ensuite.

Le vieil agent note des informations sur la page en face de vos noms pendant ce temps.

Je souris un peu aux remarques de Korail et Gabriel.

Je venais de Hausser, dis-je, un peu décontenancé par le manque de politesse d'Ulfila.

Suivez moi, si vous le voulez bien. continue Opiter Peltrasius Ulfila en avançant vers une porte contre le mur. Elle est massive, enfoncée sous une arcade imposante.

Racontez-moi ce qui est arrivé à vôtre chariot s'il vous plaîtdt-il en ouvrant la porte avec une lourde clé forgée. Derrière, une volée de marches amène vers le bas. Deux gardes portent les sacs et vous accompagnent toujours.

Je suis en essayant de repérer les lieux.

Tout en suivant d'un pas de touriste, les mains derrière le dos, je tourne ostensiblement la tête et le haut du corps pour regarder en détail dans les angles, au-dessus des épaules des gens, vers le bas de l'escalier aussi...

"Ca alors, vous en avez de drôles de passages pour aller dans une salle de réunions ! Je ne sais pas qui est votre architecte, mais prévoir les lieux où recevoir en sous-sol, c'est assez peu commun. Tout comme les endroits où observer en détail des végétaux qui produisent des pollens irritants et volatiles, d'ailleurs. Une salle du haut du guet, bien ventilée, ne serait-elle pas plus appropriée, docteur ?"

Nous n'allons pas dans un salon, mon dévoué Korail. Si vous attendez un peu, vous le verrez bien.

Les escaliers sont fins, raides, semblant verticaux comparés à la largeur du couloir. Des Lampyridae éclairent ici et la le boyau.

Alors docteur, cet accident?

Je réponds, presque dans un murmure, en regardant fixement l'escalier qui descend :

Une roue de chariot brisée...

Puis mon regard se fixe sur Ulfila :

Mais, dites-moi, Capitaine, pourquoi cette insistance sur le funeste destin d'un chariot dont je me préoccupe au final si peu par rapport à l'étrangeté de la situation depuis que je me suis occupé de ce malheureux garçon ?

Je me suis arrêté un petit mètre avant les marches.

Non pas que cet intérêt pour mes possessions me déplaisent !! j'ajoute avec un grand sourire.

Figurez-vous que je viens d'être averti de sa présence et j'avais de la peine à le faire entrer dans le tableau. Il était sur la route des montagnes n'est-ce pas?"

Opiter Peltrasius Ulfila commence à descendre les escaliers.

Mais vous allez comprendre, si vous me suivez.

Ah, d'accord !! Oui, la route des montagnes, c'est cela, dis-je visiblement soulagé.

Je commence à descendre à la suite d'Ulfila.

Vous allez le faire amener en ville, Capitaine ? Je vous avoue que cela m'arrangerait bien.