[Déplacé depuis La Campagne] [Aventure]Au carrefour

Mon regard s'assombrit un peu et je perd mon sourire:

"Soucie familiale... j'ai préféré partir."

Laissant passer une seconde de silence puis:


"Mais ne vous inquiétez pas pour la jeune fille, elle sait se défendre. Suffit de demander à son ex-futur-mari" avec un grand sourire remplie de fierté.

Désolé, je ne voulais pas paraître importun...

Je jette un petit regard à la drôle d'épée.

Donc effectivement, vous n'avez pas de destination particulière. Et comme je vous l'ai dit, je suis bien aise de faire route avec quelqu'un !

Tandis que vous parlez, le jour s'avance et vous distinguez devant vous la silhouette d'une ville. C'est bien une silhouette, car elle ressemble vu d'ici à un organisme immense, une muraille basse encerclant des maisons dont on devine les toits comme des écailles et les flèches de quelque cathédrale et d'un ou l'autre château qui dépassent comme les antennes d'une bête immense.

La route devient pavée de larges dalles. Les bornes sont ici mieux entretenue et l'on voit aisément les lettre gravées sur la pierre, même si il faut toujours s'approcher pour les lire.

Quant aux bocages, ils deviennent doucement des haies taillées et entretenues. Plusieurs pavillons parsèment la campagne.

On aperçoit aussi quelques silhouettes, dans les champs ou sur la route. Le groupe de marcheurs continue de vous précéder.

C'est effectivement l'arme, qui m'intrigue, plus que le sort d'un goujat. Bien que je sois rassuré qu'il ne lui soit rien arrivé de plus fâcheux qu'une remise en place des idées et de la bienséance. Cette arme, donc, m'intrigue car je n'ai pas l'habitude de voir des lames si originales. Pour moi, une épée est plus ou moins grande, certes, droite.

En voyant les bâtisses et la ville, j'affiche un grand sourire.

Ah, la ville n'était pas si loin, finalement !

"En effet la ville n'était pas si loin que ça."

je prend mon arme et donne quelques petit coups sec dans le vide puis la tend devant moi à la lumière du jour afin de l'admirer:

"Pour mon arme, C'est un cadeau de mon père. D'après ce qu'il m'a raconté, elle à été forgé exprès pour lui sur les bases d'une Ram-Dao même si en fin de compte sa forme définitive diffère quelque peu. Il est vrai que ce n'est pas le genre d'arme que l'on trouve à tout les coin de rue.
"

je remet mon arme à la ceinture.

"J'imagine que vous savez vous servir de votre épée? Je n'avais jamais rencontré de médecin qui se promenait avec une épée. Ceci dit, pour un médecin itinérant c'est peut être plus prudent, on ne sait jamais sur qui on peut tomber."

Quelle curieuse coïncidence ! Il semblerait que les pères aient pour point commun de faire cadeau à leurs enfants d'armes de qualité !

Je tire l'épée de son fourreau attaché à mon cheval et fait jouer un rayon de soleil dessus. Il s'agir d'une arme de bonne facture, quoique basique.

Ma foi, oui, il paraît que c'est plus prudent. J'imagine que cela doit dissuader quelque peu. Mais je fais en sorte de ne jamais avoir à la tirer...

Je la rengaine. Tout le long que je l'avais en main, mon air jovial semblait m'avoir quitté.

Vous ne voyez qu'une muraille, quatre tours, une porte- La muraille est basse, cependant elle vous empêche de prendre la mesure de la ville, qui semble pourtant assez petite.

La mi journée est passée depuis peu.

Je regarde un peu intrigué Camille avant de lui répondre:

"Je pense me laisser tenter par votre invitation. "

En approchant de la ville, vous distinguez mieux ses épaisses murailles sombres. Elles sont assez basses mais semblent ceintes d'un imposant fossé. Des drapeaux et des oriflammes, des draps aussi, noirs et rouge, sont disposées autour, au dessus et sur les murs de la porte où une petite caravane de chariots s'est engagée.
Ils sont brièvement arrêtés par les gardes, au bout du pont.

Je sort une gourde de mon sac et boit une gorgée avant de la ranger.

"On est arrivée on dirait."

Il me semble. Allons attendre notre tour.

Je poursuis jusqu'à être derrière les derniers chariots.

Je descends de ma monture et continue à pied au coté de Camille accompagné de Fury.

Le fossé très large donne sur des murailles basses et épaisses, un pont de pierre permet de le franchir. Sa largeur permet à deux chariots de se croiser.

Avant le pont, quelques tentes et habitations de fortune ont été construite, et les voyageurs que vous suiviez s'installent d'ailleurs le long de cette route, commençant rapidement à installer une petite tente. Le camp, cependant, est calme à cette heure.

La porte est un monument imposant, pesant, deux tourelles rondes encadrant une gueule arrondie de métal et de granit. Des frises géométriques renforcent encore la menace contenue de l'entrée de la ville.

Les remparts sont, vous l'avez déjà vu, parés de draps noirs et gueule, et les gardes portent des brassards aux même couleurs. Ils se content de suivre du regard les passants peu nombreux à sortir et rares à entrer.

Je regarde les campements:

"Etrange, on dirait comme un camp de réfugié... Pourtant la guerre n'est pas encore arrivée jusqu'ici. A moins qu'il y est des festivités en ville et que toutes les auberges soient pleines.

Oui, c'est étrange...

Je hèle un pauvre bougre :

Dites-moi, mon brave ! Comment se nomme cette cité, et pourquoi donc monter le camp devant ses remparts plutôt que d'y entrer ?

L'homme s'approche de toi, il doit aller sur ses quarante ans. Sa barbe touffue et bien taillée commence en effet à se teinter de blanc. Il a le regard perçant dans de petites orbites creusées dans un visage propre mais qui semble avoir connu sa part de soleil. Il est simplement habillé d'un gilet noire et d'une chemise blanche sur des pantalons un peu cassants, certainement peu portés.

Il te regarde un instant, semble prendre son souffle puis:

C'est Neria, à la veille de Sanctus. Toute la ville est calme jusqu'à la prochaine sonnée de cloche, et vos cris pourraient déranger les prêtres, voyageur.. Quant à moi, je reste là pour la semaine, comme chaque année.

J'ai l'air surpris quand je réponds à l'homme :

C'est déjà Sanctus ! Diantre, on perd vraiment le sens du passage du temps, sur la route ! Quelles sont les coutumes pour cette fête à Neria, je vous prie ?

Je reste derrière Camille et écoute la conversation.

"Comme tout bon chrétien, nous suivons la semaine sainte, je ne vois pas que vous dire d'autre. Dès aujourd'hui l'heure de midi est une heure de repos et les processions commenceront bientôt."

Il a légèrement froncé les sourcils après coutumes, semble-t-il et répond assez poliment mais un peu froidement.

Je m'avance à hauteur de Camille et m'adressant à l'homme:

"Je vous remercie pour ce renseignement, il est vrai que sur la route nous avons tendance à perdre le sens du temps"

Puis je jette un regard sévère à Camille: "Je ne vois vraiment pas ce que le Sanctus a de festif... D'où venez vous docteur pour fêter ce jour de deuil?"

L'homme fait subrepticement mine de se retirer de quelques pas, vous lassant à votre conversation, mais approuve d'un très léger signe de tête tes paroles.

Au dessus de la ville, une brise balance drapeaux et oriflammes.

Je n'entendais pas fête dans le sens couleurs, musique et repas pendant 7 jours sans discontinuer, mais plutôt dans le sens célébration... Aussi, je vous présente toutes mes excuses, si je vous ai blessé, monsieur. Et je vous remercie également pour vos renseignements.

Je fais mine de me diriger vers la ville, l'air un peu confus.