[Déplacé depuis La Campagne] [Aventure]Kyrie Eleison

Dans une rue de Néria, les préparatifs de Sanctus s'achèvent dans le recueillement. Les célébrations commenceront le soir et l'on s'active en silence pour que la ville soit à la hauteur de l'évènement.

Dans une rue, un petit attroupement s'est formé autour d'un enfant et de sa mère, un jeune médecin a emballé le gamin dans la couverture, gamin qu'on entend respirer encore follement, profondément. Il semble retrouver un rythme.

Derrière l'attroupement, deux chevaux et une jeune fille qui est interpelée par un masque bariolé et son compagnon, plus discret, dont on voit le chapeau et le visage sombre.

"Excusez-moi, mademoiselle ? Puis-je vous demander à qui appartient ce suuuuperbe animal ?"


La jeune fille répond en caressant le museau de sa monture.


"C'est ma monture... Veuillez m'excuser." Elle se retourne vers le jeune homme accroupi,: "Avez vous besoin d'autre chose Docteur?"


Un peu plus loin, deux membres du guet observent la scène.

En voyant le garçon hoqueter, Khôril s'arrête pour s'assurer que sa crise a l'air passée. Voyant que celui-ci est pris en charge - par un docteur, entend-il soudain la jeune fille aux chevaux préciser - de manière efficace, il tourne à nouveau son attention vers la jeune fille et Korail.

Pas étonnant que le guet soit à l'affut, pense-t-il en voyant l'arme qui pend à son côté.

Je m'approche négligemment en restant attentif aux éventuels développements de la situation.

Un peu mouché, l'homme au masque croise ses chevilles et ses mains derrière la tête.

"Ah mais pas de souci, je serais bien indélicat de déranger une assistante médicale aussi discrètement outillée."

Je mets un moment à répondre, et je garde un oeil sur l'enfant ce faisant :

Non, c'est bon... Nous allons rester comme cela un petit moment jusqu'à ce que Marcus aille mieux. N'est-ce pas, jeune homme ?

Je souris au gamin.

"Une chance que nous passions dans le coin on dirait."

Je me retourne vers l'homme au multiples couleurs souriante:
"Je ne suis pas vraiment une assistante médicale vous savez. Mais quand un médecin a besoin d'un petit coup de main même pour lui apporter une simple couverture on le fait."

Je caresse le museau de la jument:
"Je suis sûr que tu est d'accord avec moi."

Khôril, qui jusque-là était resté silencieux, intervient :

"Excusez-moi, mais votre arme m'intrigue beaucoup. Pas seulement de par son apparence, mais voir une jeune femme ressentir le besoin d'en arborer une, qui plus est dans une ville d'Abel...

La situation serait-elle devenue si critique que l'on ne puisse s'en dispenser pendant la semaine de Sanctus ?"

Marcus continue de respirer bruyamment mais ils semble retrouver un peu de rythme.

"Vous... Vous êtes où? Maman? Maman?

Il semble chercher quelque chose, se débattre à tâtons. Sa mère lui saisit la main sans parvenir à le calmer complètement.

L'attroupement s'était un peu dissipé, quelques curieux se retournent pourtant en entendant l'enfant.

Je pose une main rassurante sur ses yeux :

Nous sommes juste là. Tu es dans les bras de ta mère. Garde les yeux fermés pour l'instant. Finis de te calmer, tu les rouvriras ensuite, d'accord ?

pilami a écrit:

"Excusez-moi, mais votre arme m'intrigue beaucoup. Pas seulement de par son apparence, mais voir une jeune femme ressentir le besoin d'en arborer une, qui plus est dans une ville d'Abel... "

Je regarde l'homme face à moi avec un petit air amusé:

"J'ai l'impression d'entendre ma mère."

Marcus se tait, un peu effrayé, en peu renfrogné et se recroqueville dans le manteau. Il renifle encore un peu mais sa respiration retrouve son rythme.

Sa mère, une femme d'un peu plus d'une trentaine d'années,, modestement vêtue d'une robe sombre et d'une petite pièce de tissu qui recouvre ses cheveux, une sorte de quichenotte, continue d'assaillir le docteur:

"Que lui arrive-t-il?

Dans la rue, l'attroupement se dissipe, les gens retournent à leurs préparatifs, mais sans se presser, comme si ils attendaient l'épilogue.

Et le guet en profite pour se rapprocher encore de la scène. Sans intervenir, ils se placent à présent juste en bordure du cercle des badauds qui se dissipe.

Sans intervenir pour l'instant, on sent qu'ils manifestent fortement leur présence sur les lieux.

Poursuivant la discussion avec la jeune fille...

"Veuillez m'excuser si vous avez pris ma curiosité pour un reproche... Enfin, personnellement, dans des contrées civilisées, je m'en remet aux forces de l'ordre pour assurer ma sécurité... comme ceux-ci", finis-je en désignant les deux agents qui approchent, profitant pour les saluer d'un hochement de tête.

A la remarque de Gabriel, je suis son regard et constate àhaute voix, un doigt sous le menton:

"En effet, la maréchaussée me semble bien concentrée sur peu de choses !"

Faisant un pas vers les gardes, j'esquisse une petite révérence:

"Ne vous inquiétez donc de rien messieurs, apparemment le jeune homme est entre les mains d'un docteur compétent, et nous ne faisions qu'échanger des amabilités entre voyageurs. Vous pouvez je crois retourner surveiller les malandrins qui profiteront sans doute de la cohue pour piller le marché."

Je retire la couverture, et garde une main sur la poitrine de Marcus en répondant à sa mère :

Je ne suis pas sûr. Il semblerait qu'il ait ingéré une substance nocive à base de plantes. L'avez-vous vu avaler quelque chose ?

"Lorsque qu'une femme décide de voyager seule il vaut mieux qu'elle sache se défendre.... même si mon petit bichon est là aussi pour me protéger" je caresse ma monture qui renâcle comme pour approuver mes paroles.

M'adressant à Camille:

"Le petit va mieux?"

Je regarde la mère en souriant lorsque je réponds à Kalhan :

Oui, bien mieux !

Les deux gardes, un peu surpris, se regardent et échangent un bref signe de tête.

Le plus, jeune, un jeune homme à l'air sérieux, se retourne vers le masque et l'interroge sèchement après l'avoir détaillé de la tête aux pieds:

"Et vous même monsieur, qui êtes-vous pour dicter son travail au guet?"

La mère répond au docteur: "J'ai fait le repas et il a joué derrière la maison après... Je ne sais pas..."

Un instant après qu'il ait répondu à la jeune cavalière, le deuxième homme du guet, le plus âgé, plus petit et dont le visage en traits secs et nerveux lui donne un air fouineur s'approche du médecin.
"Docteur, Lorsque vous aurez terminé, nous aimerions vous parler s'il vous plaît."

Lorsque le docteur explique l'origine de la crise de l'enfant, je murmure : Pourquoi ne pas s'en assure ?


Je me tourne donc vers l'enfant et lui demande :
"Petit, as-tu mangé quelque chose depuis le repas ?"


[Au fait, il a quel âge ?]

Difficile à dire, il est dans un manteau d'adulte, le visage sous une couverture. A la taille: entre 8 et 12 ans peut-être...

A la question de l'homme au chapeau, je lui jette un regard entre surpris et exaspéré. Clairement, et malgré son accoutrement décalé par rapport à la région (et je ne parle même pas de celui de son compagnon), je le prends pour un de ces badauds qui n'ont rien de mieux à faire que de profiter de la crise d'un enfant pour pimenter leur journée.

Je me retourne cependant vers Marcus, dont le visage n'est plus sous une couverture depuis que je l'en avais retiré il y a quelques instants, et attend la réponse avec impatience.

Une fois rassurée sur le sort de l'enfant par Camille, Je surveille les chevaux voir s'ils sont resté en place. Puis semble un peu distraite par la jument.

Marcus s'est contenté d'acquiescer de la tête à chacune des questions de Camille.

"J'ai froid."

Le garde s'appuie sur sa pique derrière la scène tandis que son camarade interroge le masque.

Et pour Kalhan, Carotte est une bête vraiment étonnante, une race unique!

Mettant les deux mains à plat devant sa "bouche" comme un enfant qui voudrait ravaler une bêtise:
"Mais je ne dicte rien à personne ! J'espérais simplement vous soulager de vos inquiétudes, et peut-être, même si l'ambiance ne s'yprête pas je l'avoue, vous redonner espoir et sourires."

Le garde est appuyé légèrement sur sa pique. Il fronce un peu les sourcils puis force un sourire grimaçant.

"Vous y êtes arrivé. Passons. Vous êtes voyageurs, m'avez-vous dit monsieur. Vos moyens d'existence semblent évidents. Qui êtes vous, et où allez-vous donc?"

Marcus a les paupières rouges et gonflées, il respire normalement à présent. D'une voix fluette, reniflant parfois, il raconte une histoire.

J'ai joué dans l'allée parce qu'y avait personne dedans. Et pis y avait un rat ou un truc qui bougeait sous une plante, mais c'était pas un rat, c'était comme un radis à l'envers, et ça bougeait. Alors je l'ai touché avec un bâton, pour jouer, pis il a éternué avec de la fumée jaune et moi aussi, mais pas avec la fumée bien sur, et là je voyais plus rien, et c'était pire que de manger des épinards. Alors j'ai beaucoup vomi. et il faisait noir. Et puis maman est arrivée...

Le second garde est resté à portée d'oreille.

La scène se passe devant la façade d'une maison moyenne, à deux étage. Le rez de chaussé est occupé par l'échoppe d'un fournisseur. Le genre de petits revendeurs qui fait la tournée des maisons nobles et bourgeoises. Au dessus, on devine quelques chambres puis le toit mansardé. La maison fait l'angle avec une autre rue similaire. Cependant, c'est un carrefour et non pas un coude, les deux rues se poursuivent dans les deux directions.

Quant aux ruelles, on en voit plusieurs, autour de presque chaque pâté de maison en fait.

La mère continue le récit de son fils, tout en lui serrant la main:

"J'ai entendu Marcus dans l'allée. Il a vomi très fort. Je l'ai pris avec moi pour rentrer à la maison mais il m'a dit qu'il ne voyait plus rien. Il avait des yeux horribles, je voulais les nettoyer à la fontaine. Marcus continuait de vomir de la vilaine bile, et quand il n''y a eu plus rien, il continuait d'essayer. Là, j'ai appelé à l'aide et vous êtes arrivés.