[Déplacé depuis Campagne][Jeu] Par une nuit de pleine lune.

Je m'approche de la table et j'observe les mets encore posés. D'un geste ample j'écarte du bras les affaires devant moi. Ensuite d'un mouvement vif et agile, je m'assieds sur le rebord de la table.

"- Jeune homme puis-je avoir une coupe?"

Enfin servi, j'écoute les discussions d'une oreille distraite. Je me surprends par moments à fermer les yeux pour mieux apprécier cette musique qui enchante mes oreilles.

Kurayami a écrit:

D'ailleurs, si elle est la seule à ne m'avoir pas encore gratifiée de son nom[...]

Tout en continuant de jouer, mais en baissant quelque peu le volume pour ne pas gêner les conversations Sayurie dit:

"Et bien Madame, tout comme vous j'aime cultiver un certain mystère, particulièrement lorsque le contrôle de la situation ne m'appartient pas, c'est parfois une forme de protection efficace..." Dit-elle en balayant rapidement d'un regard presque taquin les personnes présentes.

Kasagh a écrit:

"Dans mon pays, les barde sont beaucoup apprécié. J'aimais beaucoup entendre leurs récits accompagné de musique, assie autour d'un feu. Mais je dois avouer, que je n'ai jamais entendue telle musique... J'aime beaucoup le son qui sort de votre instrument"

"Je suis malheureusement moins bonne conteuse que musicienne. Et si ce n'est pas indiscret quel est ce pays que vous évoquez ou les bardes sont tenus en haute estime?"

Dame Kurayami regarde intensément Menès: "C'est simplement que tout se paye, jeune homme, c'est inéluctable. Bonnes comme mauvaises choses ont toujours leur contrepartie sous une forme ou une autre. Et l'on ne parle de menue monnaie avec le destin. D'après vous, que vaut un bond en avant sur votre Chemin ? Un voile, ou ce qu'il cache ? Pire... ou mieux ?"

Elle se retourne vers Jarlath et Camille:"Ne vous inquiétez pas, il faut croire qu'une de mes nombreuses qualités est de savoir m'entourer de gens prévenants..." La porte où avait disparu le jeune homme se rouvre, et il en ressort avec dans une main un gros panier en osier sur lequel un luth est posé en équilibre, et de l'autre un tabouret haut. Il rend son luth à Jarlath,découvrant dans le fond du panier un énorme coquillage nacré, dépose le meuble à côté de Camille, et va poser le panier et sa conque à côté de la maîtresse de maison, sur le divan.

Enfin, elle jette un oeil à Shéridan, puis Tohsaka: "Je vous propose de prendre le temps de réfléchir à la valeur que vous donnez à votre destin pendant le petit récital de vos compagnons, et en dégustant un de ces appétissants fondants au chocolat qu'on m'a apportés tantôt. D'ailleurs, je vous serais reconnaissante de m'en porter un, car douceurs et musique vont de pair par ici.", finit-elle en désignant le plateau à la plume noire.

Les paroles de Dame Kurayami me font sourire.
"- Pour donner une valeur à quelque chose, faudrait il encore l'avoir entre les mains. Pensez vous avoir notre Destin entre vos mains?"

"Madame, je l'ignore. Le Chemin avance pour chacun de nous et quoi qu'il en soit nous aurons tous notre compte à régler. Que pouvais-je vous offrir de plus de valeur? On ne marchande pas avec sa propre vie, comme vous le faites remarquer."

Sinon, je reste assis.

Citation :

"Je suis malheureusement moins bonne conteuse que musicienne. Et si ce n'est pas indiscret quel est ce pays que vous évoquez ou les bardes sont tenus en haute estime?"

"Je suis originaire des forêts d'Albéria. Les bardes et les conteurs sont véritablement vénérés comme des sages car ce sont eux qui portent le passé de notre pays à travers leurs histoires et leurs légendes qu'ils content d'un lieu à un autre."

Je me tourne vers Dame Kurayami, lui sert un de ces fondants en chocolats avant de me servir moi-même.

"Sans vouloir vous offenser, vous semblez beaucoup apprécier le mystère, n'est-il pas? Comme l'on fait si bien remarquer Tohsaka et Menès, que comptez vous faire pour "notre destin"? Que savez vous de nous et qu'attendez vous de nous?"

Aprés avoir pris mon Luth, je m'approche de la table, prends une part de fondant et m'assieds pour profiter de la performance de Sayurie.

Kasagh a écrit:

"Je suis originaire des forêts d'Albéria. Les bardes et les conteurs sont véritablement vénérés comme des sages car ce sont eux qui portent le passé de notre pays à travers leurs histoires et leurs légendes qu'ils content d'un lieu à un autre."

"Intéressant, il faudra que je le visite... un jour."

Se tournant vers Jarlath.

"Accompagnez moi, je suis sûre que nos styles pourront s'accorder, à l'image de nos destinés comme le prétend notre hôte." Dit-elle en gratifiant Jarlath d'un petit sourire malicieux.

Je pose ma part de fondant.

"Essayons, le résultat ne pourra qu'être surprenant" rendant son sourire à Sayurie.

Je prends mon Luth et accompagne Sayurie.
[Musique]

A la remarque de Tohsaka, la mystérieuse femme se mets une main devant la bouche pour pouffer de rire, puis se reprend:
"Je pourrais vous répondre que tenir un château ou un feu de bois entre ses mains est bien difficile, mais qu'on en apprécie la valeur pendant un siège tenace ou un hiver rude, ou qu'en ce moment précis je pourrais avoir en quelque sorte une influence suffisante sur le cours de vos vies pour parler d'avoir votre destin en mains... Mais non, je ne possède pas plus le Destin qu'un oiseau dont vous suivriez pour son chant, ou un papillon pour ses couleurs, et qui pourrait vous mener à un ravin comme à un trésor. Et à qui vous avez offert votre confiance et votre admiration en échange d'un spectacle et d'une nouvelle étape de votre vie."

En se tournant vers Menès, elle lève un sourcil: "Par ici se découvrir en société relève davantage de la politesse élémentaire que d'un vrai présent, alors même si j'apprécie, vraiment, la marque de confiance que ça représente dans votre cas, c'est à la fois me rendre un dû de bienséance et m'offrir un doublon redondant."

A Shéridan, l'air sincèrement bienveillant : "Je ne sais de vous que ce que vous m'en dites, vraiment, et que vous avez eu besoin de passer chez moi pour vous trouver les uns les autres. Je gage aussi, car c'est ainsi que va le monde, que si nous passons une bonne soirée ensemble, illuminée par les échanges de bons procédés ou de raretés appropriés, vous et moi en ressortirons grandis."

Pendant la conversation, Jarlath sors de son luth des notes précises et longues pour soutenir les temps forts de la mélodie du shamisen sans lui faire d'ombre, puis le jeune homme entame un accord plus complexe, et c'est la demoiselle qui se sert alors de ses cordes pincées pour battre le rythme qui soutient la mélodie du luth. L'un n'éclipsant jamais vraiment l'autre, le tout est un peu difficile à suivre car peu commun, mais pas désagréable.

C'est à mon tour de sourire doucement.

"J'essayais de vous offrir une bénédiction, madame, ce qui est tout ce que je possède. Mais je suis flatté si vous avez pris mon visage pour une offrande. Comme vous ignorez nos coutumes, autant que j'ignore les vôtres, je me dois de vous dire que pour mon peuple, c'est une grande responsabilité que de partager un repas, bien plus que de se dévoiler. Mais nous avons encore beaucoup à apprendre l'un de l'autre me semble-t-il."

"Je dois avouer que vos paroles sont justes. Je croirais presque entendre l'une de mes connaissances. Et bien soit, profitons de cette soirée qui s'annonce des plus enrichissantes."

Me tournant vers l'homme au coté de notre hôte:

"Tel une fleur s'épanouissant au printemps, vous êtes venu au monde. Que ce jour d'équinoxe, vous soit béni."

Citation :

"Intéressant, il faudra que je le visite... un jour.

"Si un jour, j'ai la possibilité de revenir sur les terres qui m'ont vue naitre, ce serait un honneur pour moi que vous m'y accompagniez" Avec un air sincère.

Je semble prendre du plaisir a écouter les musiciens.

Sans demander la permission je me ressers dans la grande jarre de Saké. Je remplis mon verre et prends une gorgée directement à la louche.
Je me réinstalle à ma place un pied sur la table la jambe pliée.

Mon regard s'envole vers les étoiles qui dansent avec la lune.

Je lève un sourcil en voyant Tohsaka mais je ne dis rien.

J'écoute la musique un peu distraitement.

Avec un sourire:

"Pour ma part, je ne crois pas au Destin. Je pense que Dieu nous laisse le choix de nos actions, et que tous nos choix peuvent influer sur la suite de nos vies. Et effectivement, j'aurais pu choisir de ne pas descendre vers cette maison, et je n'aurais pu rencontrer compagnie si sympathique. Donc ma venue n'était pas écrite."

En même temps, je m'accroupis pour ouvrir ma mallette, et en sort un instrument en métal, une sorte de tube coudé avec une large ouverture, et de nombreuses touches. Je m'installe sur le tabouret, et porte la partie la plus fine de l'instrument à la bouche. Je commence à jouer en essayant de me caler sur les notes de mes camarades.

[Musique]

Intrigué, j'observe plus attentivement l'instrument qu'utilise Camille.
Le fer habituellement sert à faire des armes ou des outils. Quel son va bien pouvoir sortir de cet instrument...

Le son qui s'en dégage ne me laisse visiblement pas indifférent.

Camille commence à souffler dans son instrument de métal et à faire voler ses doigts sur les touches, et après quelques secondes à suivre tantôt les ponctuations brèves du shamisen, tantôt les plus longues du luth, il prend naturellement la direction du son, et ajoute le chant du cuivre qui donne la couleur et l'émotion, sur la musique toujours oscillante entre mélodie rapide au shamisen soutenue par le luth, et mélodie plus calme au luth, mesurée, rythmée par le shamisen. En restant très inédit et original, cet ajout donne la forme qui manquait aux parties complémentaires du fond.

Dame Kurayami et le jeune homme ferment un instant les yeux pour savourer la musique et le chocolat. Le jeune homme d'ailleurs ne peut s'empêcher de suivre le rythme du bout du pied, et la mélodie du bout des doigts. Il ne s'interrompt d'ailleurs pour s'incliner très bas que quand Shéridan lui offre ses vœux.

La femme reprend avec un sourire amusé pour l'ex-enturbanné: "Plutôt que votre visage, c'est de commencer à accepter de vous montrer à moi tel que vous êtes qui m'a intéressé, car je ne pense pas me tromper en vous trouvant un être... rare et surprenant. Tel que j'aimerais en garder une trace, même. S'il est vrai que le partage de la nourriture est sacré, il est ici et maintenant seulement un support et un cadre. Veuillez m'excuser si je vous ai froissé en ne saisissant pas le caractère de bénédiction de vos paroles de tout à l'heure, mais il s'agit pour moi, et je l'espère maintenant pour vous aussi, d'une évidence inéluctable."

Se retournant vers Tohsaka:"Vous avez je crois à disposition toutes sortes de choses qui peuvent me faire plaisir, et me remercier de vous avoir fait goûter un excellent saké et une musique innovante. Vos tatouages par exemple me plaisent assez, mais peut-être préféreriez-vous tisser quelque chose pour moi en groupe, avec le concours de mademoiselle par exemple *sourire à Shéridan* qui j'en suis sûre est capable de grandes choses, et en a bien conscience. Peut-être grâce à la personne que je lui rappelle ?" finit-elle en souriant.

Je suis un peu plus grave lorsque je reprends.

"Vous continuez de me flatter, madame, tout en m'en demandant beaucoup, même par rapport au talent remarquable de ces musiciens ou à votre accueil parfait. Dites-moi cependant, que pourrais-je vous montrer que vous n'avez pas encore vu? Et qu'est-ce qui pourrait marquer notre rencontre plus que le souvenir de cette conversation?"

En prononçant les dernières phrases, je la regarde dans les yeux, sans hostilité.
Entretemps, je semble apprécier la musique mais je suis plus curieux, visiblement, que conquis.

Aux dernières phrases de Dame Kurayami je blêmis. Machinalement je frotte le coin de mon œil gauche de l'index.

Mon regard fait rapidement un aller-retour entre elle et la personne qui s'est présentée sous le nom de Sheridan.

Sur un ton qui tranche avec celui de ce début de soirée je lui lance
"- Cessez cette Mascarade! Cet.. cet anniversaire n'a pas de sens. Personne ne connait votre ami, ni vous d'ailleurs. Que nous voulez-vous?! De toute évidence vous savez beaucoup de choses sur nous. Est-ce une raison pour nous retenir ici sans explications?!"

Visiblement mal à l'aise j'observe tour à tour chacun des "invités" essayant de retrouver mon calme et peut-être une explication.

"Vous devriez reprendre quelques coupes de saké, ça évitera peut-être que vous nous hurliez dans les oreilles pour un résultat plus que discutable." Visiblement Toshaka a déconcentré Sayurie une seconde ce qui lui a fait faire une fausse note, elle semble ne pas avoir apprécié du tout.

Je laisse paraitre une certaine surprise après les mots de dame Kurayami.
Je regarde tour a tour Tohsaka et Kurayami me demandant ce qui se passe puis je me lève:

Citation :

"Vous devriez reprendre quelques coupes de saké, ça évitera peut être que vous nous hurliez dans les oreilles pour un résultat plus que discutable."

"Veuillez excuser Tohsaka mais, il a raison. Quelque chose ne va pas"

Puis je me tourne vers la maitresse des lieux :


"Si j'en juge par vos dernières paroles, vous nous avez mentis en disant que vous ne connaissiez de nous que ce que nous vous en disions! Comme l'a dit Tohsaka, cessez votre mascarade! Vous en savez plus long sur nous que ce que vous m'avez laissé entendre.

J'étais sincère lorsque j'ai fait mes vœux à votre serviteur mais quelque chose me dit que tout ceci n'est qu'une manipulation! Venez-en au fait!

Quelle est ce lieu? Où sommes nous? Qui êtes vous vraiment? Et même si je me doute de quelques choses, quel est ce destin? Sommes-nous prisonniers ou sommes-nous libres de partir?

Ma connaissance dont je vous ai parlé, m'a aussi enseigné que la nature aussi belle soit elle est remplie de danger, et je pense que je me suis sentie apaisée trop vite. J'ai comme l'impression d'être un insecte qui se serait fait prendre par les appâts attrayants d'une plante carnivore."


Je regarde tour à tour les gens dans la pièce d'un air inquiet et sévére en même temps.

Je suis une nouvelle fois troublé, et me tourne vers Sayurie.
"- Veuillez m'excuser. Loin de moi l'envie de troubler votre prestation."

Je reprends ma place sagement.

"Je pense pas beaucoup m'avancer en disant que notre hôte ne deviendra pas plus loquace parce que vous devenez hystériques, alors restaurez un peu votre calme..."

Croisant les bras, Dame Kurayami reprend d'un air un peu triste:
"En effet, dans ma maison, rien ne se résout par la violence ou les cris, surtout s'ils gâchent les bonnes volontés des plus aimables. Je ne vous ai pas plus obligés à venir que ce que je ne vous retiens, mais je dois vous prévenir que quitter cette célébration sans en honorer l'importance ne vous permettra pas d'en retirer l'avantage, et à l'inverse si vous voulez la gâcher, il y aura inéluctablement une compensation adaptée.
En effet vous ne me connaissiez pas, et je ne vous connaissez pas non plus avant ce soir. Mais si à la fin d'une fête quelqu'un toquait chez vous pour demander l'hospitalité, et que vous acceptiez, serait-ce si étrange ou effrayant ? Et mes intentions je vous les ai déjà dites: vous aider, et résoudre agréablement le caprice du destin qui vous a tous menés chez moi au même moment. D'ailleurs, je ne savais même pas vos noms avant que vous ne vous présentiez, raison pour laquelle celui de notre première musicienne m'est toujours inconnu. Je rectifie donc si cela peut vous apaiser: je ne sais de vous que ce que vous m'en dites, et ce que je vois et constate par moi-même depuis que vous êtes arrivés à ma porte.
Quant à qui je suis et votre destin, je suis simplement quelqu'un qui a l'habitude d'être un carrefour dans la vie des gens, et si je suis sans doute ce qu'on peut appeler un instrument de la fortune, je n'ai pas la joie ni le fardeau de connaître les fins des chemins. Je ne crois d'ailleurs voir aucune chaîne qui vous retienne à rien qui puisse vous faire croire que je vous séquestre. Vous avez toutes les cartes en main, et c'est vraiment à vous de savoir laquelle vous vous sentez prêts à jouer. Vos compagnons musiciens pourront cependant attester que je ne demande pas grand chose."

Puis, elle reprend une expression bienveillante et répond à Menès:
"Malheureusement les mots, même s'il est vrai qu'ils font tourner le monde et façonnent les gens, n'ont de valeur pour moi que s'ils engagent d'autres choses, actes, personnes, biens, sentiments... Et ce genre de contrat me semble trop lourd pour ce que je vous offre. Nul besoin de m'en faire voire plus, une telle nudité nous embarrasserait tous les deux, mais si vraiment rien dans votre bagage ne vous semble pertinent, peut-être une goutte de votre sang me satisferait-elle. Le choix reste vôtre, bien entendu."

Pendant ce temps, le jeune homme en noir a suivi l'échange en retrait, se mordillant la lèvre inférieure, comme surpris et inquiet des réactions méfiantes des six visiteurs.

Pendant l'éclat, je reste de marbre, la tête légèrement inclinée, je ne l'ai remuée que pour approuver d'un signe la sortie de l'exotique musicienne. Je la relève lorsque Dame Kurayami s'adresse directement à moi. Après ses paroles, je m'incline profondément.

" Soyez sûre, ma Dame, que si j'étais fortuné je chercherai plus longuement encore un présent digne de vous. Je ne possède plus rien que ce que je porte et vous n'auriez que faire des écorces qui servent à façonner mes sandales.

Vous ne connaissez pas nos coutumes, ainsi vous ne pouvez savoir quel prix vous me demandez. Mais soit, il a été fixé, et si mon hôte le trouve juste..."

En prononçant ces mots, rapidement, je passe mon poing droit sur ma paume gauche puis, étendant le bras gauche, je laisse couler mon sang sur le sol depuis mon poing fermé.