[Déplacé depuis Campagne][Jeu] Par une nuit de pleine lune.

Shéridan baisse les yeux et semble gênée

Je... je... Je suis désolée pour mon intervention désobligeante. Ceci n'est pas dans mes habitudes et contraire à tout ce que l'on m'a enseigné. Vous nous avez offert l'hospitalité et je ne vous remercie pas.
Je me tourne vers l'homme

Veuillez recevoir mes excuses si je vous ai offensé. Je le pensais sincèrement lorsque je vous ai présenté mes voeux.

Puis je reviens vers dame Kurayami:

Je suis quelque peu déboussolée. En fait, je n'ai jamais été confrontée à des forces surnaturelles jusqu'à maintenant. cela me semble très étrange. Je tiens à vous rassurer que je ne juge pas cela obligatoirement maléfique.

Si quelqu'un venait me demander l'hospitalité, bien sur que j'accepterais. Mais si je n'abuse, je ne suis pas venue toquer à votre porte. On m'y a guidé. Une forêt qui apparait de nulle part tout autour de moi, avais-je le choix de ne pas y rentrer alors qu'elle m'encerclait? Un tertre avec un tunnel sans autre chemin, avais-je vraiment le choix? Bien que je suis reconnaissante une fois de plus de votre hospitalité, mais comprenez que l'on ne m'a pas laissé le choix. Et je pense que cela doit être également le cas de vos autres invités.

Néanmoins afin de vous montrer ma gratitude de l'aide que vous semblez pouvoir nous apporter peut-être apprécierez vous que je vous conte quelques histoires et autre légendes de mon pays."

Je suis intrigué par le cérémonial réalisé par Ménes.

Décidément cette soirée me réserve bien des surprises... Mais qu'ai-je à offrir? Cette femme semble en savoir tellement sur moi alors que moi je sais si peu de choses...

- Que puis-je vous offrir Madame si ce n'est ma gratitude pour l'hospitalité et la générosité dont vous faites preuve. Veuillez me pardonner si je n'ai mieux à vous offrir pour le moment. Mais comme mon père me le répétait si souvent : "Fils, soit patient, observe et apprend. La jeunesse est un moment privilégié pour découvrir le monde."

- Je m'attache depuis petit à suivre ce conseil. Conseil qui jusqu'à maintenant m'a toujours réussi.

De ma manche je sors une fine cordelette nouée aux deux extrémités. Je glisse mes doigts à l'intérieur et commence à faire des figures improbables avec beaucoup d'agilité.

Dame Kurayami s'élance avec grâce vers Menès en attrapant une coupelle propre au passage, et la place sous la main blessée immédiatement: "J'apprécie votre promptitude, mais abreuver la terre de sang ne doit jamais être fait à la légère, essayez de vous en souvenir." Après quelques gouttes elle referme doucement sa main, la serre un peu, elle arrête de saigner, puis elle prend une autre coupelle et la place en couvercle sur la première. "Cela réglé, je vous propose d'apprécier l'udon servi dans les bols à votre attention en même temps que la musique de vos camarades, ça sera certainement plus nourrissant que les délicieux fondants, et ça m'étonnerait que vous en croisiez jamais un autre de la même qualité préparé par un spécialiste aussi dévoué que l'ami qui est venu nous l'offrir."

Elle tend les coupelles au jeune homme qui tire un fil de sa poche, le noue pour tenir les deux, puis dépose le tout dans le panier à côté de la conque. Se tournant vers Shéridan, elle a vraiment l'air sincèrement amusée: "Jamais confrontée au surnaturel, vraiment... Et si je ne m'abuse, vous avez choisi de vous trouver là où cette 'forêt sortie de nulle part' vous a surprise, non ? Je me permets aussi de supposer que si cette forêt était vraiment assez touffue et menaçante pour vous empêcher de passer entre les arbres, vous seriez arrivée plus affolée. De plus, ça m'étonnerait que vous n'ayez pas les moyens de surmonter l'obstacle que représente n'importe quel bois, si touffu soit-il, pour aller où bon vous semble. Qu'un tel phénomène vous donne l'impression d'être guidée je ne dis pas, mais dirigée contre votre gré c'est un peu exagérer, ou simplement vous sous-estimer. Pour les autres invités ma foi je n'en sais pas plus que vous, mais ils ne me donnent guère l'impression de se sentir retenus ou contraints.
Toujours est-il qu'effectivement, quelques secrets et mystères anciens de votre contrée me raviraient, ainsi je suppose que vos camarades."

A Tohsaka, elle répond les yeux brillants: "Eh bien c'est parfait, en substance, découvrir le monde et y apprendre en bonne compagnie est précisément ce que je vous propose ! Et mon instinct ne m'avait pas trompé, vous avez des mains de tisserand et saviez manier les fils. Puisque vous tenez apparemment absolument à vos tatouages, peut-être pourriez vous me broder ou former quelque chose comme vous le faites avec cette cordelette ? A son usure je gage qu'elle vous sert à vous entraîner et vous détendre, je m'en voudrais de vous demander de vous en séparer. Si vous aviez meilleur fil et qui vous est moins fondamental dans votre besace, ce serait parfait."

"Je verse rarement mon sang à la légère, ma Dame. Pour le reste, je suivrai vos conseils."

Et je profite ensuite du jardin le mieux possible, silencieusement.

Je me rassieds.

Profitons de la soirée qui ma foi me semble quelque peu particulière. Laissons les musiciens jouer. Et un peu plus tard, je vous conterais quelques légendes d'Albéria.

Mes tatouages? *petit rire désabusé* Si ils vous intéressent et pour peu que vous soyez capable de m'en soulager, je vous les offre. Malheureusement je ne pense pas que ce soit le cas. Encore moins que ce soit ce que l'on appelle communément un cadeau.

Je me dirige vers elle et son ami. Avec un regard plein de défiance je lui tends la petite cordelette avec laquelle je jouais.
Tenez, il est à vous.
Et je le fais tomber dans le panier à côté de la conque.

Puis je m'écarte un petit sourire aux lèvres:
Je me doutais bien que vous aviez une proposition à nous faire. Je vous en prie faites nous en part.

Depuis que Tohsaka s'était emporté, je m'étais arrêté de jouer, et avais écouté les conversations avec attention.

Et bien, je vois que les esprits s'apaisent. C'est une bonne chose. Nous convenons tous que la nuit est agréable et nos hôtes chaleureux. C'eût été dommage que nous nous emportions.

Mais cependant, une chose a retenu mon attention : vous semblez tous parler de surnaturel. Qu'est-ce à dire ? Suis-je tombé dans une antre de démons ?

Une vague d'inquiétude apparaît sur mon visage.

Vous semblez soudain bien effrayé, Maître Rousseau, pour un homme qui prétend ne rien devoir au destin. A votre tour cependant, vous revenez troubler notre hôtesse. J'aimerai tout autant que vous comprendre ce qui nous est arrivé, mais quel besoin avons-nous d'invoquer démons et bêtes de proies dans ce calme décor? Allons, Shéridan nous a promis une conte. Prenons le temps de l'écouter et je suis sûr que Dame Kurayami saura nous réjouir à son tour par des explications qui seront agréables et non pas arrachées comme à un voleur.

Je vous promets même de vous conter comment je suis arrivé ici, même si il y a bien peu à dire.

Pendant tout ce discours, je ne fixe jamais Camille. Je me tourne cependant vers la musicienne, sans chercher son regard.

Mais j'ai aussi une question pour vous. Vous n'avez pas encore donné votre nom alors que vous nous partagez généreusement votre art, et il m'est désagréable de ne pas savoir qui me charme ainsi. Pourrions-nous savoir à qui nous avons affaire afin de vous remercier?

Tout en continuant de jouer.

"Je vous trouve bien prompte à parler de surnaturel Mademoiselle Shéridan, ce ne sont pas des choses que l'on doit dire à la légère, surtout face à des inconnus...", Sayurie regarde brièvement Camille à ses dernière paroles.

Elle se tourne ensuite vers Menès et l'observe droit dans les yeux quelques secondes avant de parler.

"Comme je l'ai signifié à notre hôte il y a peu, je préfère laisser planer un certain mystère pour le moment, du moins tant que les zones d'ombres sur cette situation ne sont pas levées. Je suis sûre que vous le comprendrez."

Avec un sourire satisfait, voire soulagé, dame Kurayami salue de la tête Menès et Shéridan, puis se tourne vers Tohsaka avec un air autrement plus las :
"Tout ce que je vous propose je vous l'ai déjà détaillé dans tous les sens possibles, et je ne pense pas me fatiguer davantage à vous répéter encore ce que j'ai fait, je fais et je compte faire pour vous. Si vraiment vous ne comprenez pas quand on vous parle tant pis, je suppose qu'en le vivant ça finira par rentrer. De toute façon, en ce qui me concerne le paiement est accepté, je ne vous demanderai pas plus sinon de respecter vos camarades et leurs prestations. Sachez cependant qu'en des circonstances adéquates, même la pire des maladies, malédictions ou même la mort peuvent être des présents de valeur, et vos tatouages ne m'ont pas l'air capables de tenir la comparaison."

Sur ce, elle prend la cordelette à côté de la conque d'un geste ample, et la tient à bout de bras vers l'arrogant jeune homme. Une légère fumée s'en échappe comme si elle avait été mouillée puis chauffée, et dessus se dessine rapidement les contours noirs de formes tribales, mais contrairement aux motifs sur Tohsaka ça s'arrête aux contours sans se remplir. En quelques instants, la surface de l'objet est couvertes de cette mosaïque, et la fumée cesse. Votre hôte repose l'objet à côté de la conque, et reprend pour l'assemblée en général et Camille en particulier, très calmement :
"Ce que vous venez de voir, par exemple, est une petite expression de ce qu'on pourrait appeler le surnaturel. Rien de maléfique ou démoniaque comme vous dites, vraiment. Juste des petites techniques pour faire des choses que la plupart des gens ne comprennent pas en somme, comme de réaliser une opération médicale miraculeuse ou de jouer une musique enchanteresse."

Lorsque la musicienne me fixe, j'évalue un instant la provocation qui semble ne pas venir. Puis je soulève mon sourcil gauche, un peu surpris par son audace.
Enfin, je m'incline en silence et m'assieds.

J'écoute placidement le discours de notre hôtesse.

J'écoute attentivement Dame Kurayami. Une fois qu'elle a terminé sa démonstration je réponds à Sayurie:

Citation :

Je vous trouve bien prompte à parler de surnaturel Mademoiselle Shéridan, ce ne sont pas des choses que l'on doit dire à la légère, surtout face à des inconnus...

"Notre hôte vient de nous faire une démonstration, mais je ne pense pas avoir parlé de surnaturel de façon trop prompte alors que notre arrivée ici est si particulière, vous ne pensez pas?"

Lorsque Mènes lève un sourcil d'étonnement Sayurie penche légèrement la tête tout en restant placide et en marquant particulièrement la note qu'elle jouait à ce moment là, puis elle se tourne vers Shéridan.

"Visiblement mon arrivée ici ne fut pas aussi mouvementée que la votre, il me faut plus qu'un peu de mise en scène et un petit tour de passe-passe pour me sentir opprimée par ce que vous appelez "surnaturel", certes Dame Kurayami est une personne singulière mais ce n'est pas pour me déplaire, si il s'avérait qu'elle était un horrible démon alors je réévaluerais mon opinion sur les démons, car je ne les pensais pas si courtois."

Se tournant vers Jarlath

"Je propose que nous fassions une petite pause, je n'avais jamais autant parlé pendant une prestation... j'ai la gorge un peu sèche."

Sayurie s'avance pour s'assoir délicatement sur un coussin près de la table, une fois installée elle reste immobile en jetant un œil aux convives autour d'elle.

Je pose mon saxophone aux pieds du tabouret et m'approche de la table, légèrement tremblant, et plus pâle qu'il y a quelques instants.

Je... je crois que je vais aussi faire une pause...

Je me tourne vers Kurayami :

Veuillez me pardonner, mais pour l'Église, ce que je viens de voir de mes propres yeux est à détruire. Ce sont les préceptes d'Abel... Comprenez qu'en tant que croyant, j'ai du mal à rester de marbre face à ces manifestations. De plus, je crois deviner que mes compagnons ne se trouvaient pas exactement dans la même région que moi avant d'arriver ici, ce qui expliquerait que je ne les ai pas aperçus en descendant dans cette faille... Tout ceci pour dire que je ne suis pas vraiment à l'aise, mais que je n'ai pas d'autre choix que de profiter de la soirée et d'apprendre à connaître vos personnes."

Je me sers un verre d'un alcool fort d'une main tremblante tout en triturant mon pendentif.

Impassibilité

Pendant son discours, je regarde le roumi avec un amusement presque perceptible, mais je ne rajoute rien.

En suite, à l'intention de Jarlath:

"Comptez vous nous faire profiter seul de votre talent? Cela serait agréable et je suis convaincu que vous parviendrez à vous mêler de la conversation. *me tournant vers l'assemblée* Car nous avons à présent des choses à nous dire, plutôt que de ressasser des craintes qui ne reposent sur rien et d'ennuyer notre hôtesse par des soupçons fort peu courtois. Si Dame Kurayami ne peut nous en dire plus, c'est sans doute à nous de comprendre ce que nous faisons ici et pourquoi nous nous sommes rencontrés.
Mais si vous le voulez bien, Shéridan, je serais tout disposé à d'abord entendre votre conte. Il sera temps ensuite pour les conversations plus sérieuses.

Je me tourne vers Menés et lui fait un sourire courtois

"Je vous remercie."

Puis m'adresse à Camille:

"Même si dans mon pays nous n'avons pas vraiment l'habitude d'être confrontés à ce genre de phénomène, on nous apprend que la magie n'est pas obligatoirement maléfique. Certains pouvoirs sont bénéfiques, d'autres sont maléfiques enfin beaucoup sont neutres et dépendent de la façon dont nous nous en servons. Même si je ne crois pas au précepte d'Abel, je sais que dans le fond sa philosophie n'est pas obligatoirement mauvaise et j'éprouve un certain respect pour elle, je regrette juste qu'elle qualifie la magie de maléfique aussi facilement. Après tout vos saints ne sont pas maléfiques ?

Je vais vous conter une petite légende que l'on raconte aux enfants qui l'apprécient beaucoup: celle de du bossu Saulier:

Je m'installe confortablement et commence mon récit:



« Il était une fois un pauvre homme qui vivait dans un petit village installé dans une clairière au milieu d'une des nombreuses forêts d'Albéria, au pied du mont des lumières. Sa bosse était si immense, qu'on aurait dit que son corps était roulé en boule et placé sur ses épaules ; elle pesait tellement sur sa tête que lorsqu'il était assis, il devait appuyer le menton sur ses genoux.
Le pauvre Saulier, nommé ainsi parce qu'il accrochait toujours à son petit chapeau un brin de saule, souffrait de son infirmité car les paysans le craignaient, pourtant cette pauvre créature était aussi inoffensive qu'un enfant en bas âge. Sa bosse était si grande qu'il ne semblait pas humain et on racontait à son sujet des flots d'histoires étranges. On disait qu'il était sorcier et qu'il connaissait les charmes. En fait, Saulier était un artisan fort doué pour tresser la paille et le jonc dont il faisait des paniers et des chapeaux si beaux qu'ils se vendaient un écu de bronze plus cher que tous les autres.

Un soir Saulier revenait de Cahir, un joli petit village, et regagnait sa demeure, il s'assit un moment le long de la route au pied du mont des lumières pour soulager sa fatigue. Il s'endormit.
Tard dans la nuit alors que la lune illuminait le ciel, il entendit une musique venant de la montagne elle-même, mais qui semblait d'un autre monde, une mélodie si prenante que le bossu écouta de toutes ses oreilles jusqu'à être lassé de l'entendre répéter.

Elle était comme le bruit de beaucoup de voix, chacune se mélangeant et se mélangeant avec l'autre tellement étrangement, qu'elles semblaient être une, et cependant toutes différentes. Les mots de la chanson étaient ceux-ci: »

Shéridan entonne une petite chansonnette ;

« - Dimanche, lundi, mardi, dimanche...
Ce qui veut dire en latin : Dimanche, lundi, mardi.

Au bout d'un temps, la musique s'arrêta. Alors Saulier se mit à chanter le même air, de plus en plus fort, "Dimanche, lundi, mardi, mercredi..." et il s'entendit accompagner par les voix qui venaient de la montagne.

Les êtres du mont de lumière furent enchantés des variations qu'il apportait à leur chant, ils décidèrent sur-le-champ d'attirer en leur compagnie ce mortel mieux doué qu'elles-mêmes pour la musique et un tourbillon transporta en un clin d’œil le petit Saulier parmi eux. Il se retrouva ainsi emporté au milieu du mont des lumières dans un jardin féérique entouré d'esprits ayant pris la forme de femmes au cheveux d'or, aux oreilles pointues et la grâce quasi-divine. Elles lui rendirent un juste hommage de son talent, elles lui firent fête et honneur comme s'il était la personne la plus importante de ces lieux.

Quelque temps après Saulier remarqua que ces esprits étaient en grande consultation autour de lui, ce qui ne manqua pas de l'alarmer, mais un des esprits se détacha des autres et lui dit :

- Saulier ne doutez ni déplorez, pour la bosse que vous alésez
sur votre dos n'est plus! Regardez vers le bas sur le plancher, sur le sol gît votre bosse.

Saulier se sentit soudain plus léger que d'habitude, et il fut pris d'une telle exaltation qu'il aurait pu sauter d'un bond jusqu'à la lune. Il regarda autour de lui, émerveillé ; pour la première fois de sa vie il pouvait lever la tête, et tout lui semblait de plus en plus beau.

Subjugué par la splendeur qui s'offrait à ses yeux, la tête lui tourna et sa vision se troubla. Il tomba alors dans un profond sommeil. Quand il en sortit, bien plus tard, il était large jour, le soleil brillait, les oiseaux chantaient. Saulier se trouvait juste au pied du mont, là où il s'était endormi. La première chose que fit Saulier, après avoir dit ses prières aux esprits, était de mettre sa main dans son dos pour sentir sa bosse, mais rien !!! Il était maintenant devenu un jeune homme pimpant et bien-formé ; de plus, il était entièrement habillé de nouveaux vêtements.

Vers son village il est allé, faisant un pas dehors un pas en dedans, légèrement, comme si il avait été toute sa vie, maître à danser. »

Sayurie se sert une coupe de saké et la déguste en écoutant l'histoire de Shéridan.

Je plonge le plus naturellement du monde mon bol dans la vasque contenant le sake. Tranquillement je déguste le breuvage.

Mon attention semble concentrée sur l'histoire de Sheridan.

Je pose mon luth et me tourne vers Menés :

"Je pourrais continuer seul, mais il est plus plaisant de jouer à plusieurs. Je vais donc m'arréter également et profiter des mets à notre disposition et des histoires de notre nouvelle amie, cela fait longtemps que je ne les ai pas entendues contées par un autre que moi."

Je m'avance vers la table, m'assoie et reprend la part de fondant que j'avais posée pour jouer.

Devant l'air un peu confus tout de même de Camille, le jeune homme en noir s'avance vers lui avec un air un peu triste, en tout cas résigné, et lui fais un petit sourire qui se veut réconfortant: "On s'habitue vous savez, et de tout ce que j'ai pu voir dans cette maison ou ailleurs, j'ai retiré la leçon que le plus important, c'est de ne pas s'affoler, car ces forces là, si on ne les provoque pas directement, ne deviennent menaçantes que si on perd la tête et se met à faire n'importe quoi à côté d'elles. Le chaos les excite, en quelque sorte comme un gros chien domestiqué qui peut se mettre à mordre si on court partout autour de lui en hurlant."

Dame Kurayami qui a fini son fondant joint ses mains, et avec un grand sourire :"Merci beaucoup, chers musiciens, pour ce récital exotique, et chère conteuse pour nous avoir fait voyager. Par hasard, auriez-vous une autre histoire pour nous ? Bien sûr, si vous êtes trop lasse ou avez trop faim ou soif, libre à vous d'en rester là, je ne suis pas du genre à obliger quiconque à quoi que ce soit, c'est bien connu. *Avec un regard en coin à Menès* Et je suis curieuse moi aussi de découvrir ce qui a bien pu vous réunir, et comment vous êtes arrivés dans mon jardin."

D'un pas beaucoup moins alerte, je me redresse. Je me retourne sur la table visiblement à la recherche de quelque-chose. Mon regard s'illumine soudain, et j'attrape prestement un morceau de ce fameux fondant au chocolat.

Je prends ensuite la direction de Camille et du jeune homme. Arrivé près d'eux, je passe mon bras autour des épaules du jeune homme et commence à discuter.
"- Mais au fait mon ami, comment vous appelez-vous? C'est votre anniversaire vous devriez être au centre de la scène..."

Un ton en dessous je lui demande.
"- Je vous trouve bien seul. Vous n'avez toujours pas trouvé l'âme sœur? Ne vous en faite pas vous êtes encore jeune et... Et au fait quel âge cela vous fait?"

Quand le bras touche les épaules du jeune homme, il sursaute comme électrisé en faisant une grimace et se crispant tout entier, même ses cheveux semblent se relever. Il jette un oeil assez affolé à Dame Kurayami qui sourit encore, puis, toujours crispé et sans bouger, parvient à grand peine à articuler:

"Oui, je... Noctuné, dix-neuf... si si y a une fille..."

Alors il ferme les yeux et on a l'impression qu'il se désarticule, et glisse du bras de Tohsaka jusqu'à ne plus atteindre que la moitié de sa taille debout, avant de bondir en tournant sur lui-même les bras écartés en grand jusqu'au divan, auquel il s'accroche d'une main pour souffler, comme s'il venait d'échapper à un gros stress.

C'est rapide, inattendu et relativement acrobatique mais plus excentrique qu'athlétique ou surnaturel pour ceux qui se demandent ou on du mal à se le représenter.

" Chère hôte, je serais ravie de vous conter une autre légende, mais pour le moment j'aimerais m'abreuver un peu. J'avoue être assez intriguée par ce que vous appelez saké. "

A la vue de Noctuné faisant sa petite acrobatie je suis surprise.

"Y a t'il un problème? Vous semblez ne pas très à l'aise au contact humain."

Après ce saut et cette remarque, je claque mes mains l'une contre l'autre en un geste amusé.

"Aï, la soirée devient plaisante. Si notre conteuse est assoiffée, il semble qu'il y ait encore de nombreuses histoires à raconter!"

Après ce que Noctuné m'a dit, je semble reprendre un peu de contenance, mais reste pâle. Je m'assois, regardant au fond de mon verre, et écoute les conversations et histoire.