[Déplacé depuis La Campagne] [Aventure]Le Guet

La remarque du garde me surprend visiblement :

"Pardonnez moi mais... je crains que l'endroit ne soit pas le plus adapté pour peindre, non ?"

Je pensais que la femme avait été trouvée près de la grange, et donc qu'elle y habitait... Mais ces marques sur les poignets...

Je me penche pour les observer de plus près : j'essaie de déterminer si des liens auraient pu faire cela.

Dans la cave, le docteur se penche sur les membres de la victime, encore rigides. Les marques sur les poignets sont régulière, la chair est tuméfiée, râpée, mais pas vraiment entamée. Des liens les ont très probablement causées.

Inigo poursuit: Non, on ne sait même pas trop à qui appartient la ferme pour l'instant.

Plus haut, le garde répond: C'est ici que nous attendons le chef, nous devons encore monter, en fait.

Je m'adosse au mur à coté des escaliers en attendant le capitaine.

M'adressant au garde:
"Dites moi, D'après la garde, combien y a t'il de pèlerin en ce moment? Avez vous bénéficié de renfort pour gérer l'évènement ?"

Je rétorque au garde :

"Certes, mais nous risquons d'attendre longtemps... Il s'agit juste de trouver une pièce bien éclairée... je pense personnellement qu'une telle futilité ne nécessite pas de déranger messire Opiter plus qu'il ne l'est déjà !"

Je finis par un geste l'invitant à monter.

"Vous nous ouvrirez le chemin."

[persuasion]

Sur la première marche, le garde répond au peintre, assez sèchement mais peut-être pour se convaincre aussi:

Le capitaine a donné ses ordres, il ne m'appartient pas de les changer.

A côté de la jeune fille, le garde qui est resté près d'elle la regarde un instant et penche un peu la tête de côté.

Vous savez, on a pas trop l'habitude de discuter de ça, c'est le boulot si vous voulez... Mais la ville va au moins doubler sa population, Et on va faire de sacrés services, ça je peux vous dire...

"Avec tout le travail que vous avez en ce moment, ces créatures tombent plutôt mal..." J'accompagne mes paroles par un signe de tête en direction du sac.

Ayant stoppé au signal du garde, j'ai suivi l'échange, puis me suis affalé sur la quatrième marche, les coudes appuyés sur une des suivantes, les jambes désarticulées. La tête renversée en arrière, regardant probablement vers les ouvertures éclairantes, je commente :

"Oh laissez Gabriel, je crois que leur logique est aussi morte que leur enthousiasme..."

Le premier garde jette un oeil à la jeune fille et hausse les épaules.

Le travail

L'autre semble ne pas prêter attention à la remarque du masque, même si il a coulé un bref regard dans sa direction.
Par les longues fenêtres, on aperçoit claquer les décorations noir et or qui recouvrent la ville. Ces ouvertures très fines sont séparées par d'épais piliers de pierre. De fines cannelures en décorent les cadres. Des médaillons occupent le centre des piliers.

Après quelques longs instants de patience, vous voyez Opiter Peltrasius Ulfila marcher à grands pas dans votre direction.

Vous voyez ces marques, Inigo ?

Je lui désigne les traces sur les poignets.

La femme était attachée... Et certaines de ses plaies sont anciennes. Elle devait servir de nourriture à ces bêtes.

Je me dirige vers l'autre corps trouvé à la grange et vérifie les poignets.

Inigo acquiesce et inspecte les marques.

On l'a trouvée étendue ou jetée sur un tas de foin dans un coin. C'était du vieux foin, peut-être plusieurs années.

Le docteur retrouve son premier client, le seul qui ait encore la tête sur les épaules. Il inspecte les membres raidis et cherche à distinguer une marque d'entraves. Il distingue bien une fine marque mais elle ressemble plus à un bracelet qu'à une menotte.

Même si le corps est couvert de traces, il n'est pas aussi marqué et les blessures ne semblent pas aussi profondes que celles de la femme.

Vous avez une idée de la chronologie?

En haut, Opiter Peltrasius Ulfila rejoint le groupe.

Je suis désolé si je vous ai fait attendre. Les obligations de la charge, malheureusement...

Toujours sur mon escalier, je rabaisse la tête vers Opiter, légèrement penchée sur la gauche, croise les bras, tape du pied droit sur la marche et déclame, sur un ton, bizarrement, à la fois soulagé et trop appuyé:

"J'ai failli attendre."

Puis je me relève et fait une petite révérence, laissant passer Opiter ou un garde, selon lequel prend la tête pour nous guider.

Opiter Peltrasius Ulfila prend en effet les devants et commence l’ascension, après avoir jeté un bref coup d'oeil au masque et vous fait suivre d'un léger mouvement du bras. Le garde à son coté par contre ne peut cacher sa surprise et un peu d'orgueil de corps certainement. Il fixe l'acrobate longuement et lui jette à plusieurs reprises des regards perplexes pendant la montée.

L'escalier, très large, assez pour croiser deux processions, est à la fois monumental et bien protégé. Les murs, étonnamment hauts, lui donnent un jour immense Sur vôtre gauche, côté du bouclier, les parois décorées et les longues fenêtres dispensent une lumière et un sentiment de clarté impressionnants dans un tel lieu. Sur vôtre droite, le mur épais et luisant de pierre finement assemblées est parsemé de petites casemates qui surplombent le passage.
Construites en losanges, elles sont assez décalées pour se couvrir les unes les autres et tenir la montée sous leur feu.
Le palier, de plus, semble pouvoir servir de rempart à ces murailles intérieures car il s'avance comme une falaise affouillée par la mer et le jour se poursuit au-delà.

La chronologie ?, dis-je en me retournant vers Inigo. Et bien, voyons voir... Je ne voudrais pas vous dire de bêtise...

Je teste la raideur des membres des trois corps, en commençant par les membres inférieurs, puis en remontant vers la nuque... pour ceux qui en ont encore...

A la remarque de Korail:"Drôle de façon de s'adresser à un capitaine."
Puis je me met en route suivant le groupe dans les escaliers.

En montant les escaliers je m'approche d'une fenêtre et prend une grande respiration puis me remet en route assez vite.

Le capitaine vous ouvre la voie jusqu'au palier. Le jour de l'escalier s'élève encore, mais l'antichambre dans laquelle vous vous trouvez est étroite en comparaison. Elle entoure la montée sur trois côtés, surplombant les marches sauf contre le mur extérieur et de nombreuses portes donnent vers l'intérieur de la tour. Elles sont fermées par des battants solides et protégées par des gardes qui portent un uniforme particulier.

Vous en voyez quatre. Leur casque poli se prolonge d'une plaque sur chaque joue et d'une autre pour protéger le cou. L'armure est composée de petites écailles liées les unes aux autres, décorée de médailles larges et dorées sur les pectoraux et les abdominaux. Elle s'arrête un peu sous la ceinture mais des cnémides et un pagne renforcé de lames de métal protègent les membres inférieurs. Les spalières accrochent une cape bleue sombre, descendant sous les épaules.
Leur armement est particulier lui aussi. Ils portent au bras un petit bouclier rond et une large hache mais sur leur grand baudrier, on voit pendre un glaive à gauche et deux courtes haches à droite.

Le premier corps que le docteur explore, celui qui n'a pas toute sa tête, est froid, presque autant que la pierre, les membres supérieurs , ainsi que la plupart des muscles sont en train de s'assouplir, on sent encore une certaine raideur. Les jambes sont les plus dures, mais le corps a été déplacé. En regardant bien, le docteur constate l'apparition d'une tâche dans l'abdomen du patient, la chair devenant un peu verdâtre.

Opiter Peltrasius Ulfila, sans ajouter un mot, traverse le palier-antichambre vers une des portes qui perce le mur parallèle à l'escalier.

Celui-ci est mort il y a deux ou trois jours..., dis-je en me redressant.

J'examine les autres.

L'homme que tu explores ensuite a été trouvé dans la grange. Il est à peine mais presque perceptiblement plus chaud que le corps précédent et est entièrement rigide. En plus d'une plaie dans son dos que tu n'avais pas vue, tu vois des marques livides aux omoplates et sur ses jambes et ses fesses.

Le troisième corps est souple, mais soit que les marques y sont trop nombreuses, soit qu'elle ne soit pas visible car on sent une légère odeur pourrie, elle n'a pas de tâches sur le corps.

A l'étage, le groupe pénètre dans un couloir sombre, bas, dont les pierres de taille sont décorés de grandes et sévères statues qui semblent très anciennes. Ici encre, on voit les gardes et les portes puissantes, une fois encore, Opiter semble prendre une porte à gauche au hasard. Vous êtes à présent dans un colimaçon serré et éclairé à la lampyrydae.

La montée se poursuit. Vous arrivez à un palier, traversez des couloirs, reprenez encore des escaliers, droits cette fois, puis encore un colima4on après des couloirs décorés de superbes tapisseries.
Il est difficile de savoir dans quelle direction vous marchez.

Vous êtes sans doute très haut. Le sommet des marches donne sur une porte solidement accrochée dans le mur et défendue par une meurtrière qui protège le colimaçon sans en être vue.

Opiter Peltrasius Ulfila frappe au heurtoir le battant. La porte s'ouvre, une lumière crue et violente après l'obscurité frappe vos yeux.

Voici l'aérotonon

Il faut un instant pour s'habituer. Les vitres de la salle forment une baie, presque une coupole qui contient une machinerie luisante et complexe, une sorte de long tube de métal qui est reliée à des cuves et des sortes de pilons d'acier prêts à s'y enfoncer forment les pistons d'une gigantesque trompette sans pavillon, ou peut-être un trombone désaxé décrirait mieux sa forme étrange.

Trois des gardes aux armures d'écailles sont là. L'un d'eux porte un plumet. Ils ont brièvement salué l'entrée d'Opiter Peltrasius Ulfila.

Je m'approche de la machine émerveillée et intriguée:

"Impressionnant!"

Je m'attarde légèrement dans le couloir entre les escaliers pour jeter un coup d’œil aux statues et pourquoi pas tenter de les identifier. Puis je me dépêche de rattraper le groupe - un peu impressionné par les gardes dont le hiératisme n'aide pas à se mettre à l'aise, certes.

Bref, quand je pénètre à mon tour dans la salle de l'aérotonon, la main devant les yeux pour m'abriter de la lumière, le spectacle de l'objet s'y trouvant me fait rester bouche bée.

La salle est assez longue, elle ressemble un peu au pont d'un petit bateau: un parapet métallique monte jusqu'à hauteur de poitrine avant de se transformer en cette imposante baie vitrée qui est garnie d'une sorte de coupole.

C'est de cette coupole, une bulle de verre et de métal sur un axe qui lui permet de changer d'orientation, que sort ce que l'on doit bien appeler le canon de l'aérotonon. La pièce en elle même a plus ou moins la taille d'une berline dont l'attelage serait le long tube qui traverse la coupole. Elle est accrochée au plafond par des tentacules métalliques et un petit chariot sur une sorte de rail.

Le rail se poursuit par des tubes reliés à une autre série de grands sarcophages métalliques posés contre le mur du fond de la salle.

Celle-ci n'est pas très profonde, malgré sa longueur, et le mur du fond est encombré de nombreuses caisses de bois soigneusement empilées.

Les gardes disposent d'une petite table et de quelques chaises sur votre gauche et c'est là que se dirige Opiter Peltrasius Ulfila.

La lumière vous convient j'espère?

Je fais le tour de la machine avec un air impressionné puis m'adressant à un garde:

"Serais-ce un canon? J'en ai jamais vue de telle."