[Déplacé depuis La Campagne] [Aventure]Le Guet

Je refuse le verre poliment et reste adossée au mur.

J'accepte le verre et, le levant, je tourne la tête vers la jeune fille:
"Allons mademoiselle, il serait dommage de gâcher ce qui ressemble enfin à une célébration ! Même si son objet m'échappe un peu et que le contexte est original, pour le coup, c'est toujours moins triste que dans les rues."

Impassibilité

Je ravale un haut-le-coeur en découvrant les corps. Je détourne le regard quelques instants pour reprendre le contrôle, puis, après une inspiration pas trop profonde, je me dirige vers le corps le plus proche.

Que s'est-il passé ?

Le docteur s'approche du cadavre de l'homme décapité. Les bords du coups semblent à première vue assez net.

Ceui-là, on l'a retrouvé il y a deux jours dans une ruelle de la vieille ville. On s'est d'abord dit que c'était un règlement de compte, vous voyez, un du genre bizarre soit, mais on voit des gars qui croient faire des exemples... Enfin, les marques sur le corps, j'ai jamais vu ça et j'ai dit au capitaine qu'un peu de science serait bienvenue.

Dans la boucherie, Opiter Peltrasius Ulfila semble profiter des rares minutes de calme dans sa journée. Il déguste sa boisson et écoute poliment la conversation.

Vous aurez peut-être le coeur à boire un thé. il apaise l'esprit aussi bien que ce cordial? à l'intention de la jeune fille, sur un ton apaisant.

"Pour ma part, c'est avec plaisir que j'accepte. Avec tous ces corps à côté...

Joignant le geste à la parole, je prends une bonne rasade, avant de reposer sur la table le verre désormais à moitié vide. Je me tourne ensuite vers la jeune fille.

"Si cela peut vous faire changer d'avis, sachez que la boisson est fort agréable."

Je répond assez sèchement: "J'espère que le dessin que vous avez fait pendant que je m'échinais à vous défendre en vaut le détour."

Je me tourne vers le capitaine sur un ton plus calme et respectueux:"Capitaine, malgré le respect que je porte aux hommes de votre rang, je ne pense pas que vous nous ayez amené ici simplement pour boire le thé.

Des drôle de radis s'attaquent à vos concitoyens et d'après le <<ça pourrait expliquer des choses>> de votre homme qui était avec nous, je dirais que nous sommes les premiers à les avoir vue, je me trompe?"

Reposant mon verre devant moi, je glousse un peu, la main devant la bouche, et me balançant légèrement sur ma chaise :
"Non, maintenant que j'y vois clair de nouveau, ça ne me fait plus d'effet, merci de vous en inquiéter ! Mais vous vouliez dire, pendant que vous laminiez un malheureux tubercule avec un outil tout à fait disproportionné, je suppose..."

J'ignore totalement la remarque de Korail.

Surpris par la remarque aigrie de la jeune fille, je lui réponds calmement :

"Inexact. Vous ne m'avez pas défendu, vous avez attaqué. L'attaque du ballon vous a pris - tout comme moi - par surprise. Quand à ces dessins, ils semblent être la première représentation que l'on aie de ces créatures, et donc nécessairement de grande valeur, non ?"

Je sors une paire de lunettes de la poche intérieure de mon manteau et m'approche du corps de l'homme pour examiner le cou, un sourcil levé.

(Observation)

Le cou est tranché net sous le crâne, on voit les muscles et les artères tranchés. La colonne vertébrale ressort légèrement et quelques petites marques y semblent imprimée, comme si ce qui avait mordu le vertèbre n'avait pas pu l'attaquer.

Opiter Peltrasius Ulfila reste silencieux pendant vos conversation. Il semble distrait par son verre.

Il reprend.

Je ne sais pas, je voudrais le voir avant toute chose. Quant à votre présence ici, il me semble que vos théories la justifient amplement. Peut-être pourrez-vous me dire ce que ces choses font dans ma ville, si vous savez aussi bien où j'en suis moi-même?

La question est suspendue entre vous, mais il regarde avec un peu d'insistance le peintre au début et la jeune fille vers la fin.

La boisson est forte, brûlante, avec un goût prononcé et amer. Elle masque l'odeur synthétique de la pièce.

je bafouille un peu:"Excusez moi, loin de moi l'idée de vouloir vous apprendre votre métier capitaine."

Un peu honteuse je m'assoie et reprend:

"Je n'ai pas hérité de la patience de mon père. J'aimerais juste savoir ce que vous attendez de nous?"

Opiter Peltrasius Ulfila est replongé dans son verre. Sa voix est à nouveau un peu nonchalante.

Bah, si ce n'est pas trop demander, j'attends toujours ce dessin. De vous, jeune fille, j'attends que vous vous détendiez. Si vous nous racontiez comment vous avez rencontré le docteur, par exemple, ou comment vous êtes arrivée dans notre ville?

"Désolé, je vous le donne de suite"

Je prends mon carnet dans ma sacoche, cherche ensuite la bonne page, tournant un bon quart des pages, puis je le tends au capitaine.

"Tenez, le voici."

Quand il le prend, j'ajoute :

"Bien sûr, ce n'est qu'un croquis rapide. Avec un peu de temps, je m'arrangerai pour au moins dégrossir les traits."

Merci.

Opiter Peltrasius Ulfila examine attentivement le croquis.

Si je puis me permettre, je pense avoir mieux pour vous, et même de quoi vous occuper pendant que votre amie nous narre ses aventures.

Je me lève en repoussant ma chaise, et me penche franchement sur la table, les deux mains appuyées dessus, pour observer le dessin de près.

"Mmmm, oui, c'est effectivement assez moche. Je ne crois pas en avoir déjà mangé dans aucune salade, d'ailleurs."

Voulez-vous dire que vous en avez déjà vues? demande Opiter Peltrasius Ulfila et on entend un très léger bruit de succion comme si le capitaine réfléchissait intensément.

Je me tourne vers Inigo :

Je suppose que les têtes n'ont pas été retrouvées ? Y avait-il des traces à côté des corps ?

Je recommence à examiner le cadavre, cette fois à la recherche de marques sur le reste du corps. Ou de traces de cette poudre verdâtre. Je jette particulièrement un oeil sous les ongles au cas où l'homme se soit défendu.

Vous m'avez dit que celui-ci a été trouvé sur la route... Et les autres ? Il me semblait que le capitaine parlait de choses dans la ville. Non ?

J'examine ensuite le troisième corps, celui au visage boursouflé.

Inigo: En fait, celui-là, on l'a trouvé en ville. Près des entrepôts. A part du sang, le guet n'a pas vu grand chose, et certainement pas les têtes, mais peut-être avez-vous une idée de ce qu'ils auraient du chercher.

Le corps est couvert de longues marques violettes qui ressemblent un peu à des traces de fouet mais légèrement irritées ou creusées comme si un acide avait attaqué l'épiderme. Tu trouves aussi des cupules, des marques qui ressemblent à celles qu'auraient laissées les crochets d'un gros insectes localisées sur les gras des membres: cuisses, mollets, biceps... Il y en a une dizaine en tout. Le corps nu ne porte pas de trace de poudre verte. Les ongles sont salles et recueillir la crasse oblige ensuite à prendre le temps de la trier.

Les deux autres, ils viennent d'une grange au nord de la ville. Là on a un peu plus de choses, mais c'est pas très clair.

Le visage est lacéré lui aussi par les marques de fouets qui rendent la chair violacée et gonflée. Les paupières ont été fermées mais on distingue une croûte sous les yeux. Le reste du corps est recouvert par le draps.

Ils portent tous trois les mêmes traces...

Je regarde sous les paupières, en tachant de toucher le moins possible le corps avec ma peau nue. Puis je retire complètement le drap pour voir s'il y a d'autres traces.

Et qu'avez-vous de plus sur ceux que vous avez trouvé dans la grange ?

Les yeux sont dans un triste état: ils sont rongés, troués comme par un violent acide. Un jus sombre s'est installé dans les orbites et l'odeur putrescente prend à la gorge, faisant hoqueter le docteur.

Le corps dénudé porte de nombreuses marques de fouet et des cupules sur tout le corps. Les plus nombreuses, qui sont parfois cicatrisées, sont concentrées sur les mains et les avant-bras.

Inigo répond: C'est à côté, sur la table, quelques machins qui étaient avec les corps dans la grange.

Dans la boucherie, Opiter reprend, après qu'un ange soit passé: Il va de soi que je payerais tout dessin que vous effectuerez pour moi. Ou plutôt, si je parle selon mes fonctions, le guet vous défrayera pour votre peine. Pour être précis, j'aimerais que vous dessiniez ceci.

Il fait un geste et les gardes amènent les sacs sur la table. Ils prennent un plateau métallique dans un placard et y disposent la créature que la jeune fille a tué un peu plus tôt.

"Je suis désolé, mais je ne peux travailler ainsi."

Je laisse un instant la surprise apparaître dans les yeux du capitaine, puis poursuit en souriant :

"Et oui, vous devez être plus précis dans votre commande. Vous le voulez comment, votre dessin ? Fusain, crayon, encre de Shivat ? Quant au format du dessin, il vous faut aussi me l'indiquer avant que je me mette au travail."

Je trempe un petit bout de tissu dans le liquide, un mouchoir sur le nez et la bouche pour ne pas renvoyer le repas que je n'ai pas encore pris. Le but est de voir si c'est toujours corrosif.

Après avoir repoussé les pupilles de l'homme, je me tournerai vers la table que m'indique Inigo pour y inspecter ce qui a été trouvé.